Après des mois de réflexion, HBO a lancé sa riposte à Netflix. La chaîne payante du groupe Time Warner a annoncé, lundi 9 mars, le lancement aux États-Unis d’un service de streaming (diffusion en mode continu sur Internet) à partir du mois d’avril, à l’occasion de la diffusion de la nouvelle saison de sa série « Game of Thrones ». Ce service, baptisé « HBO Now », qui donnera accès à 2 000 contenus produits par la chaîne, ne sera disponible dans un premier temps que sur les appareils fabriqués par Apple, via iTunes, au prix mensuel de 14,99 dollars. Time Warner tente ainsi de conquérir un nouveau public, qui ne souhaite pas passer par la télévision traditionnelle et les chaînes câblées.
« C’est un moment transformateur pour HBO », a déclaré Richard Plepler, le patron de la chaîne, lors de l’événement organisé lundi à San Francisco par Apple pour présenter, entre autres, l’Apple Watch. La filiale de Time Warner ne pouvait rester immobile face à la montée en puissance du streaming. Netflix compte désormais plus d’abonnés aux États-Unis que HBO, tandis que les initiatives sont en train de se multiplier. Comcast via NBC Universal a annoncé la semaine dernière le lancement d’un service proposant des contenus axés exclusivement sur la comédie.
S’adapter aux nouveaux modes de consommation
Dish Network, le spécialiste de la télévision par satellite, a révélé récemment un projet de streaming incluant notamment la chaîne de sport ESPN, tandis que CBS et Sony sont sur le point de lancer leurs propres offres. Tous ces acteurs tentent de s’adapter aux nouveaux modes de consommation. HBO estime ainsi que 10 millions de foyers connectés à Internet aux États-Unis, ne sont abonnés ni au câble ni au satellite.
Mais en élargissant les possibilités d’accéder à son offre via Internet, HBO prend le risque d’une cannibalisation de ses revenus tirés de la télévision traditionnelle. La chaîne, qui a notamment produit les séries « True Detective », « Girls », « Les Sopranos », « Sex and the City » ou « The Wire », est disponible sur le câble ou sur le satellite aux États-Unis pour le même prix que ce que va coûter son service de streaming. En général, les câblo-opérateurs perçoivent la moitié de cette somme. Pour « HBO Now », le groupe n’a pas indiqué quel serait le partage des bénéfices avec Apple.
Par ailleurs, il n’est pas évident que le fabricant de l’iPhone reste l’unique distributeur du service : HBO a souligné que les négociations avec d’autres fournisseurs étaient en cours. Roku, Sony Microsoft ou Amazon pourraient eux aussi à terme distribuer un service, qui risque de donner un nouveau coup de vieux à la télévision traditionnelle.
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