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Départementales : les jeunes et les retraités surreprésentés au FN

Un candidat présente un badge avant un meeting de Marine Le Pen, à Paris, le 28 février 2015. PHILIPPE HUGUEN/AFP

LE SCAN POLITIQUE - Pour le scrutin de fin mars, le FN a recruté parmi les moins de 25 ans et les plus de 80 ans. Signe, selon certains, de la difficulté du parti à trouver des candidats.

Jeudi dernier, l'Œil du 20 heures de France 2 a sorti sa calculette: sur 138 candidats et suppléants de plus de 80 ans se présentant aux départementales, 111 se présentent sous les couleurs du Front national.

Un chiffre qui, à lui seul, paraît impressionnant. Selon les calculs du Scan, qui a analysé les chiffres du ministère de l'Intérieur, ce sont 136 candidats de 80 ans ou plus qui se présentent, dont 111 FN. Petite nuance cependant: 93 d'entre eux sont suppléants, et 18 candidats.

Autres chiffres symboliques: le Front national présente la candidate la plus jeune de ces départementales (18 ans) dans le Puy-de-Dôme, mais aussi la plus âgée (91 ans) dans le Cantal. Le parti de Marine Le Pen compte aussi la candidate suppléante la plus âgée (99 ans).

Une forte proportion de candidats âgés et jeunes

Dans les faits, sur les 151 candidats de 75 ans ou plus, 80 sont au FN, soit plus de la moitié (53%). Dans la catégorie des jeunes candidats, sur les 469 candidats de 25 ans ou moins qui se présentent au mois de mars, 257 le sont pour le FN. Soit près de 55%. Ce chiffre monte même à 63,7% pour les candidats de 20 ans ou moins. Au contraire, si l'on calcule le taux de candidats FN ayant l'âge moyen des candidats de cette élection, soit 51 ans, le taux de présence tombe à 15,3%. Soit 81 candidats FN pour 528 candidats nés entre mars 1964 et mars 1965.

Selon Nicolas Bay, il s'agit d'une situation tout à fait normale. «Nous ne faisons pas de discrimination entre les jeunes et les personnes âgées», affirme-t-il. Le secrétaire général du Front National assure que le choix des candidats a été fait de manière consciente «par les cadres et les élus du parti». Fin février, il affirmait pourtant au Scan que «dans certains départements, les responsables locaux ont quelques difficultés à recruter».

Une génération «Manif pour tous»?

Eddy Fougier, chercheur à l'Iris et spécialiste de l'extrême droite, voit au contraire dans ces chiffres «une difficulté à trouver des candidats, et une obligation de ratisser large». Il s'agirait selon lui d'un aspect «pratique plutôt qu'idéologique, renforcé par l'obligation de parité».

Pourtant, il n'exclut pas la poussée d'une «génération Manif pour tous», proche de la ligne défendue par Marion Maréchal-Le Pen, plus jeune députée de France. Une hypothèse qui, comme il l'explique au Scan, prend en compte un «effet d'opportunisme pour des jeunes qui voudraient se lancer en politique».

Cet afflux a au moins un effet: garantir au parti frontiste une moyenne d'âge de ses candidats parmi les plus basses du spectre politique. Elle s'établit, selon une étude Harris, à 49,4 ans, alors que celle du Front de Gauche, la plus élevée, est de 52,7 ans.

Départementales : les jeunes et les retraités surreprésentés au FN

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134 commentaires
  • dominiqueD2B

    le

    Il est certain que les sacrifiés de la gauche ont tendance à aller ailleurs... Les jeunes sont les sa rifiés du travail et les retraités les sacrifiés de l'impôt et du pouvoir d'achat. Pas vraiment d'étonnement à avoir...

  • francela

    le

    AH.!!!!!!!!!!!!!!.............. encore un délire du FN ,ou est-il allé, chercher ces statistiques ? en Russie ? mensonges ,manipulations . Pas plus les jeunes ,que les vieux ,n'adhèrent à des idées, déjà vécues en 40 .