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Navire amiral contre Daech - Le "Charles-de-Gaulle"

Le général Pierre de Villiers (à g.) et Martin Dempsey, son homologue  américain (au centre), en visite sur le  « Charles-de-Gaulle », dimanche 8 mars.
Le général Pierre de Villiers (à g.) et Martin Dempsey, son homologue américain (au centre), en visite sur le « Charles-de-Gaulle », dimanche 8 mars. © Edouard Elias

La coalition franco-américaine est en marche. Les deux chefs d’état-major, le général Pierre de Villiers et Martin Dempsey, sont en première ligne à bord du porte-avions français.

Bras tendu vers le ciel, un drapeau vert à la main droite, le chef de pont aboie son ordre. « Pleins gaz ! » Les réacteurs du Rafale s’embrasent, crachant le feu par deux tuyères. Ultime tour d’horizon, dernier salut du pilote et le drapeau s’abaisse. Une claque phénoménale ­secoue le porte-avions. Sous les poussées conjuguées des moteurs et de la catapulte, le chasseur-­bombardier, propulsé à pleine vitesse, décolle en rugissant du « Charles-de-Gaulle ».
Depuis deux semaines, le porte-avions, fleuron de la flotte française, et son groupe ­aéronaval (GAN) sont déployés dans le golfe Arabo-Persique en renfort de la coalition internationale. Un sous-marin nucléaire d’attaque, trois frégates et un ravitailleur croisent dans une zone dédiée de 3 200 kilomètres ­carrés au large de l’Irak pour appuyer les 12 Rafale, 9 Super-Etendard et l’avion radar Hawkeye ­embarqués sur le « Charles-de-Gaulle ». Deux ou trois fois par jour, les flottilles de Rafale et de Super-Etendard s’arrachent du pont d’envol, très lourdement armées, ailes chargées de missiles, fuselages lestés de bombes. Leurs cibles sont les djihadistes de l’Etat islamique, ces radicaux au drapeau noir qui terrorisent les populations dans tout l’ouest de l’Irak. Leur rôle est de soutenir les miliciens kurdes et les soldats irakiens qui ont entrepris la ­reconquête de leur pays.

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Les généraux de Villiers et Dempsey se respectent. Frères d’armes sur le terrain et amis à la ville

Des missions longues. Six heures en moyenne, à tournoyer comme des oiseaux de proie avant de s’abattre brutalement sur leurs objectifs. « On se relaie en permanence au-dessus de notre zone d’opération, prêts à frapper », résume le capitaine de ­vaisseau Pierre, patron des pilotes de chasse. « Bien sûr, c’est épuisant. Mais notre but, c’est d’interdire toute liberté de mouvement à l’ennemi pour aider les forces irakiennes à reprendre l’initiative. Et ça marche. » Sur tout le long de la vallée de l’Euphrate, les autorités de Bagdad ont entrepris de libérer des villes et des villages submergés, l’été dernier, par les colonnes de l’Etat islamique. Avec ce clair partage des rôles. Les forces locales ­combattent au sol et les forces aériennes de la coalition les ­appuient par des bombardements et des mitraillages au sol.

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L’équipage du « Charles-de-Gaulle » contemple l’ « USS Carl Vinson », dimanche 8 mars. Les deux porte-avions font route ensemble durant une heure pour marquer l’entente franco-américaine.
L’équipage du « Charles-de-Gaulle » contemple l’ « USS Carl Vinson », dimanche 8 mars. Les deux porte-avions font route ensemble durant une heure pour marquer l’entente franco-américaine. © Edouard Elias

Une stratégie de grignotage qui commence à porter ses fruits. Grâce à ces frappes d’une extrême violence, mais d’une très grande précision, qui pulvérisent les fortifications des djihadistes et matraquent toute tentative de regroupement, les forces de la coalition agissent efficacement à la demande du gouvernement irakien, avec la bénédiction des Nations unies. Les avions français sont placés sous le commandement opérationnel de l’état-major américain dans la région, et le « Charles-de-Gaulle » coordonne ses manœuvres dans le golfe Arabo-Persique en parfaite synergie avec son homologue américain, l’« USS Carl Vinson ». Les bâtiments de leurs groupes de combat protègent indifféremment l’un ou l’autre des ­navires amiraux. Une coopération indispensable dans cet ­espace maritime finalement assez réduit, bordé au nord par les champs de pétrole koweïtiens et leurs très nombreuses plateformes offshore dont on voit brûler les torchères sur l’horizon, et sérieusement limité, à l’est, par cette « ligne noire », infranchissable, qui marque tout à la fois les eaux territoriales et la zone d’exclusion aérienne de l’Iran...

Retrouvez la suite de ce reportage dans paris Match en kiosque le 16 mars et en édition numérique sur iPad

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