
Les bonus à Wall Street n’ont jamais été aussi élevés depuis le déclenchement de la crise financière de 2008. Le montant total des gratifications perçues en 2014 a atteint 28,5 milliards de dollars (27 milliards d’euros), ce qui représente un montant moyen de 172 860 dollars par personne, selon le rapport du contrôleur financier de la ville de New York, rendu public mercredi 11 mars.
Mais si le chiffre reste impressionnant, la croissance des bonus s’est sérieusement tassée par rapport à 2013. Cette année-là, l’augmentation avait été de 15 %. En 2014, les salariés de Wall Street ont dû se contenter d’une hausse de 2 %. « Le coût de règlements judiciaires liés à la crise financière de 2008 continue à peser sur les bénéfices de Wall Street, mais le secteur des valeurs mobilières demeure rentable et bien rémunéré même s’il s’adapte aux changements réglementaires », explique Thomas DiNapoli, le contrôleur financier de la ville de New York.
L’année 2014 a également été marquée par des résultats médiocres dans le « fixed income » (les placements obligataires) et sur le marché des matières premières. Les exigences en matière de fonds propres imposées par les régulateurs ont également joué à la baisse sur les profits et donc sur les rémunérations.
Les bonus à leur niveau d’avant la crise
Ainsi, comme l’a souligné M.DiNapoli, pour la deuxième année consécutive, les bénéfices globaux des sociétés de courtage, membres du New York Stock Exchange (NYSE), ont baissé. Pour 2014, elles affichent un recul de 4,5 % à 16 milliards. Les six principales banques de Wall Street (JP Morgan, Wells Fargo, Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs et Morgan Stanley) ont même enregistré une chute de 8,5 % de leurs profits.
Aussi, même si les bonus sont revenus à leur niveau d’avant la crise, ils restent très en deçà du record, qui avait été battu en 2006, année au cours de laquelle chaque employé de Wall Street avait touché en moyenne 191 360 dollars. Malgré cette chute, le secteur reste privilégié avec des rémunérations cinq fois supérieures à la moyenne du secteur privé à New York.
En revanche, après deux années de réduction des effectifs, Wall Street a recommencé à embaucher en 2014. La finance emploie aujourd’hui 167 800 salariés, ce qui représente une légère progression de 1,4 % par rapport à 2013 grâce à la création de 2 300 emplois. « La reprise de la croissance de l’emploi est une bonne nouvelle pour l’Etat [de New York] et l’économie de la ville », s’est félicité M.DiNapoli rappelant que chaque nouveau poste à Wall Street débouche mécaniquement sur la création de deux emplois dans d’autres secteurs. On estime qu’un emploi sur neuf à New York dépend directement ou indirectement de Wall Street. Toutefois, sur ce plan-là également, le secteur a du mal à retrouver ses niveaux d’avant crise : depuis 2007, la place financière a perdu 20 500 emplois.
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