BRAOUM. C'est un véritable monstre qui a craché un torrent de flammes ce mercredi 11 mars 2015, sur la base de Promontory, dans le désert de l'Utah. L'Agence spatiale américaine a en effet testé la mise à feu du premier étage de son futur lanceur lourd : le SLS. Un lanceur que la Nasa destine à des missions d'exploration lointaine ou des projets de transports d'équipages vers la planète Mars. Dans le cadre de ce test "statique", ce moteur fusée de test (baptisé QM-1 pour "Qualification motor 1") est demeuré couché sur le flanc, fermement maintenu au sol.
Are you watching? Live @NASA_SLS booster test coverage now. Test at 11:30am ET: http://t.co/KX5g7zfYQe #SLSFiredUp pic.twitter.com/smXr9oXEUr
— NASA (@NASA) 11 Mars 2015
Durant ce test, qui a duré deux minutes, 5 tonnes et demie de carburant ont été brûlées afin de fournir une poussée de plus de 16.000 kN. Soit 2 à 3 fois plus que les propulseurs d'appoint qui bardent l'Ariane 5.
Le test s'étant déroulé de manière nominale, les équipes se félicitaient de ce succès avec une emphase toute américaine :
That's how you make smoke and fire, baby! Yeah! #SLSFiredUp #JourneytoMars pic.twitter.com/oUsB0WrOJu
— NASA_SLS (@NASA_SLS) 11 Mars 2015
Le moteur testé ce 11 mars est l'un des propulseurs d'appoint (solid rocket booster) que l'on peut voir sur le schéma ci-dessous. Leur structure est semblable à ceux qui permettaient dans les années 1980 de lancer les navettes spatiales américaines lorsqu'elles étaient encore en service. À la différence toutefois que le moteur testé ce jour comporte cinq "segments" (les unités contenant du propergol) et non seulement quatre. Ce segment supplémentaire permet d'accroître le temps durant lequel le moteur fonctionne, et donc la poussée totale fournie.
Deux architectures possibles (la plus légère à gauche et la plus lourde à droite) pour le futur lanceur SLS américain. Crédit : Nasa
LOURD. Le système de propulsion du futur lanceur SLS se composera de deux propulseurs accessoires en renfort des quatre moteurs RS-25 qui équipent le premier étage de la fusée. Comme on peut le voir dans le schéma, ce lanceur se déclinera en deux versions. La plus "légère" appelée Block 1 pourra mettre en orbite basse des charges de 70 tonnes (soit 10% de plus que le lanceur Saturn V, le plus puissant dont les États-Unis disposent actuellement), tandis que la version "lourde" (Block 2) pourra emporter 130 tonnes en orbite basse.
Ce lanceur ne devrait pas décoller avant au moins trois ans. D'autres tests sont dores et déjà prévu sur ces propulseurs d'appoint en 2016. Cette fois, les moteurs devraient-être testés dans un environnement beaucoup plus froid. Si le calendrier prévu est respecté, le SLS devrait décoller en 2018 pour un test de grande envergure consistant à placer une capsule Orion sans équipage quelque temps en orbite autour de la lune puis à la ramener sur Terre.