Alibaba se fait finalement une place chez Snapchat, l’application d’envoi de photos et vidéos éphémères. Selon Bloomberg, le spécialiste chinois de l’e-commerce va investir 200 millions de dollars (188,3 millions d’euros) dans la start-up, créée, en 2011, par Evan Spiegel et Bobby Murphy, deux jeunes étudiants de Stanford, qui avaient à peine plus de 20 ans à l’époque. Selon la presse américaine, Alibaba avait engagé des discussions en juillet 2014 pour entrer au capital de Snapchat, mais celles-ci n’avaient alors pas abouti.
L’investissement d’Alibaba valoriserait Snapchat à 15 milliards de dollars, soit 5 milliards de dollars de plus qu’en janvier, à l’issue d’un tour de table mené par la société de Los Angeles qui lui avait permis de lever 486 millions de dollars.
Ces chiffres astronomiques placent Snapchat dans le trio de tête des start-up les plus fortement valorisées dans le monde, derrière le fabricant chinois de smartphones Xiaomi (45 milliards de dollars) et la société américaine Uber de véhicules de transport avec chauffeurs (40 milliards), le tout sans avoir jamais enregistré de bénéfices.
L’application, qui compte aujourd’hui 200 millions d’utilisateurs, soit presque autant que Twitter, peine à trouver son modèle économique. Focalisée sur sa croissance et l’extension de ses services, la start-up brûlerait, selon la presse anglo-saxonne, près de 30 millions de dollars par an.
Pour l’instant, sa seule source de revenus consiste en un partenariat publicitaire avec quelques marques désireuses d’envoyer des « snaps », ou messages temporaires, à ses utilisateurs.
Rejet de l’offre de Facebook
Malgré tout, Snapchat suscite des convoitises et parvient régulièrement à attirer des investisseurs. L’application s’est même offert le luxe de rejeter, en 2013, une offre de rachat de 3 milliards de dollars de Facebook.
Du côté d’Alibaba, on peut comprendre son investissement comme une nouvelle démonstration de la volonté du groupe chinois qui a fait une entrée fracassante à la Bourse de New York en septembre 2014, de s’implanter sur le marché américain.
Le groupe a ainsi inauguré, début mars, un data center en Californie. Celui-ci hébergera les services internet (jeux, vente, stockage, etc.) proposés par Aliyun, la division dans le cloud d’Alibaba. Il permettra au géant chinois du commerce en ligne de mieux concurrencer sur le sol américain Amazon, Microsoft et Google.
Le groupe chinois entend aussi se développer hors de la stricte sphère du commerce en ligne. En février, il a investi dans un fabricant chinois de smartphones, Meizu, après avoir procédé à des investissements variés, allant du groupe de divertissement ChinaVision Media jusqu’à Singapore Post, le principal service postal de Singapour, en passant par Youku Tudou, sorte de Youtube chinois.
Alibaba a également pris des parts dans Lyft, qui propose des trajets en voiture à la demande, et Tango, la messagerie sur téléphone portable.
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