Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le Nigeria fait appel à des mercenaires contre Boko Haram

Entre 200 et 400 mercenaires étrangers ont été recrutés par le Nigeria dans son offensive contre Boko Haram, selon des diplomates basés à Abuja.

Le Monde avec Reuters

Publié le 12 mars 2015 à 18h00, modifié le 19 août 2019 à 13h10

Temps de Lecture 2 min.

Selon des diplomates à Abuja, le Nigeria a fait appel à des mercenaires sud-africains pour son offensive contre Boko Haram.

Selon des sources diplomatiques et sécuritaires, le Nigeria a fait appel à des mercenaires sud-africains et de l’ex-Union soviétique pour l’aider dans sa lutte contre la secte islamiste Boko Haram. Leur nombre porte entre 200 et 400 personnes, croit savoir un diplomate basé à Abuja, la capitale fédérale nigériane. Une source ouest-africaine évalue leur salaire quotidien à environ 400 dollars (375 euros).

Le gouvernement nigérian a refusé de faire le moindre commentaire, renvoyant les journalistes vers un porte-parole de l’armée qui, à son tour, n’a pas souhaité répondre.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés L’allégeance à hauts risques de Boko Haram à l’EI

Ces rumeurs sur la présence de mercenaires ont pris de l’ampleur depuis la publication il y a une semaine sur Twitter d’une photo d’un homme blanc habillé en kaki et portant un gilet pare-balles à bord d’un véhicule blindé circulant dans les rues de Maiduguri (nord-est), une ville dont Boko Haram veut faire son « califat » islamique.

Un journaliste de Reuters qui connaît bien Maiduguri a pu confirmer que la photo y a bien été prise et des détails, comme la présence d’affiches électorales, montrent qu’il s’agit d’un cliché récent.

« Cela ressemble à un stratagème de dernière minute pour obtenir quelques succès sur le terrain en six semaines et obtenir un coup de pouce électoral », analyse un diplomate à Abuja.

Mercredi 11 mars, le président Goodluck Jonathan, qui sollicite un nouveau mandat présidentiel, a déclaré dans un entretien accordé à La Voix de l’Amérique que deux entreprises fournissaient des « instructeurs et techniciens » à l’armée nigériane, sans préciser leur nom, leur nationalité ni leurs effectifs.

Quel impact sur les combats ?

Une source sécuritaire ouest-africaine et une source militaire sud-africaine ont cependant déclaré que les soldats étrangers étaient liés aux dirigeants d’une ancienne société sud-africaine de sécurité, Executive Outcomes, connue pour son implication dans la guerre civile qui a déchiré l’Angola de 1975 à 2002 et dans la lutte contre la rébellion en Sierra Leone en 1995. La société a été dissoute en 1998 sous la pression de Pretoria qui cherchait à débarrasser l’Afrique du Sud de son imposant secteur de la sécurité privée.

« Cela ressemble à un stratagème de dernière minute pour obtenir quelques succès sur le terrain en six semaines et obtenir un coup de pouce électoral », analyse un diplomate à Abuja.

Leur impact réel sur le déroulement des combats reste difficilement quantifiable, même si la campagne militaire menée contre Boko Haram commence à porter ses fruits depuis quelques semaines. Cette offensive a pris une nouvelle dimension depuis la décision du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Bénin de mobiliser des milliers d’hommes pour aider le Nigeria à venir à bout de l’insurrection.

L’annonce de la présence au Nigeria d’instructeurs sud-africains n’a pas été du goût du gouvernement de Pretoria, dont la ministre de la défense Nosiviwe Mapise-Nqakula a fait part de son mécontentement et rappelé que la loi sud-africaine interdit l’utilisation de mercenaires. « Ce sont des mercenaires, qu’ils entraînent, apportent leur savoir-faire ou fassent du repérage. Ils n’ont rien à faire là-bas », a-t-elle déclaré aux médias sud-africains.

Le Monde avec Reuters

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.