TRIBUNAL Nord: un enfant se présente à l’école avec un pistolet, son père condamné

Un enfant de sept ans s’est présenté mardi à son école de Bruay-sur-l’Escaut, près de Valenciennes, avec un pistolet 3.65, qui n’était toutefois pas chargé. Son père de 36 ans a été jugé en comparution immédiate et condamné à un an et demi de prison ferme ce jeudi.
AFP - 12 mars 2015 à 16:50 | mis à jour le 12 mars 2015 à 17:00 - Temps de lecture : 3 min

L'enfant de sept ans avait trouvé l'arme chez lui : il a emporté mardi à son école de Bruay-sur-l’Escaut (Nord)  le pistolet (non chargé) et son père, bien connu de la justice, a été condamné à un an et demi de prison ferme.

C’est avant de partir pour l’école Léo-Lagrange, en périphérie de Valenciennes, que le garçon a aperçu le pistolet, dans le tiroir de la salle de bains familiale, en même temps que son dentifrice. L’arme est un 3.65, qu’il croit en plastique dans un premier temps, avant de réaliser qu’il s’agit d’un vrai pistolet.

Les faits sont relatés devant le tribunal correctionnel de Valenciennes, où le père, Jean R., âgé de près de 36 ans, répondait jeudi après-midi d’acquisition et détention d’arme à feu, ainsi que de mise en danger de la vie d’autrui, au cours d’une séance de comparution immédiate.

Bien connu de la justice, appartenant à la communauté sédentarisée des gens du voyage, il compte 28 mentions à son casier judiciaire pour divers faits, en France et en Belgique. En liberté conditionnelle, il est sorti de prison en octobre, après cinq ans en détention pour vol aggravé.
Cette arme, dit-il, il l’a achetée pour 100 euros, pour se défendre par rapport à des «embrouilles» passées. Il ne savait pas que c’était une arme de guerre, même si c’est écrit dessus: il ne sait pas lire.

Il vit avec ses deux fils, de 7 et 9 ans. L’aîné avait bien interdit à son frère de toucher à l’arme, quand ils se sont retrouvés dans la salle de bains. Mais le cadet a décidé de l’emporter à l’école avant d’être dénoncé par un camarade -qu’il a frappé pour cette trahison.

Les deux frères ont été placés

La maîtresse a alors récupéré l’arme et prévenu le père le soir même. Le lendemain, mercredi, le directeur de l’école a contacté la police, qui est venue récupérer le pistolet. Le père a été placé en garde à vue dans l’après-midi, a indiqué à l’AFP le procureur de la République de Valenciennes, François Pérain.
«Je regrette, j’aurais pas dû la mettre là», a déclaré le père de famille devant le tribunal. «On a eu des menaces», s’est-il justifié.

Les juges l’ont reconnu coupable de l’ensemble des infractions qui lui étaient reprochées et l’ont condamné à la peine requise par le ministère public, soit 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Il a écopé également de plusieurs centaines d’euros d’amende.

Un juge d’application des peines décidera de révoquer ou non sa liberté conditionnelle dans une prochaine audience. Les deux enfants ont été placés mercredi soir, et une audience doit avoir lieu sous quinze jours devant un juge des enfants. Ils étaient déjà suivis.

Me Hélène Prizac, l’avocate du conseil général, désigné comme administrateur ad hoc des enfants, a plaidé pendant l’audience la mise en danger «évidente», une situation qui aurait «pu avoir des conséquences plus graves».
Du côté de la défense, l’avocate a noté, en vain, que l’arme n’était pas chargée, soulignant par ailleurs l’état de «misère sociale» de la famille.

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