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EADS taille à la hache dans ses effectifs

Tom Enders, CEO d'EADS

Le groupe européen d’aéronautique et de défense va licencier 5800 personnes. Ce programme devrait lui permettre de rattraper un peu du retard accumulé sur ses principaux rivaux.

Aux grands maux, les grands remèdes. EADS a annoncé lundi après-midi son intention de supprimer 5800 emplois dans sa nouvelle division défense et espace qui compte 40.000 salariés en raison notamment de la chute de ses carnets de commandes qui devraient passer de 48 à 31 milliards d’euros lors des cinq prochaines années.

Ce plan de restructuration passe par le regroupement de plusieurs sites de production principalement en Allemagne après que Berlin ait revu à la baisse sa participation dans certains programmes militaires et réduit de plusieurs milliards d'euros ses commandes notamment d’hélicoptères Tigre et NH90.

Ces nouvelles, qui ont été rendues publiques à l’issue d’un conseil d’administration et d’une réunion avec les syndicats, étaient attendues mais elle marque l’ampleur du travail que le groupe aéronautique doit encore accomplir pour retrouver une plus grande compétitivité face à ses principaux rivaux.

Son patron, Tom Enders, a réussi à lancer en quelques mois à peine davantage de réformes que ses prédécesseurs sont parvenus à boucler en plusieurs années. Cet ancien béret rouge, qui a effectué plus de 1100 sauts en parachute, a regroupé en juillet dernier toutes ses activités en trois piliers distincts.

La branche défense d'EADS, Cassidian, s’est associée à celle dévolue à l’espace, Astrium, et à Airbus Military qui fabrique notamment les avions de transport A400M et les ravitailleurs A330 MRTT. Eurocopter a, pour sa part, été rebaptisé Airbus Helicopters et les avions civils dépendent toujours de la filiale Airbus. Cette réforme couplée à la réorganisation actionnariale du groupe, qui a mis fin aux droits de veto des Etats sur certaines décisions stratégiques, ont donné les coudées franches au fan de Led Zeppelin pour mettre en place son programme destiné à doubler la marge bénéficiaire de son groupe qui doit atteindre 10% d’ici 2015.

EADS souffre principalement d’une structure de coûts bien trop lourde. Longtemps incapable de réduire ses effectifs en raison des pressions politiques de Paris et Berlin, la compagnie " semi-publique " a perdu du terrain face à ces rivaux privés. Boeing a ainsi déjà pratiquement réduit de moitié les effectifs de sa division spécialisée dans l’aviation commerciale pour les faire passer de 93.000 à 56.000 depuis 2001 et Lockheed Martin a récemment annoncé son intention de fermer quatre de ses usines aux Etats-Unis et de supprimer 4000 postes. Incapable de pratiquer de telles coupes, le géant européen n’a pas pu aligner ses prix sur ceux de la concurrence ce qui lui a fait perdre de nombreux contrats à l’international comme tout récemment en Suisse et en Inde pour la vente d’avions de combat Eurofighter ou au Brésil qui a préféré les satellites de télécommunications de Thales Alenia Space au dépens de ceux d’Astrium.

Le programme devrait permettre à EADS de rattraper un peu de son retard. Mieux vaut tard que jamais…

 

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