Avec une envergure de 72 mètres, un cockpit exigu et des ailes qui scintillent quand elles sont tournées vers le soleil, le Solar Impulse 2 semble tout droit sorti de l'imagination d'auteurs de science-fiction. Pourtant, l'engin vole, a déjà enchaîné des heures au-dessus de nos têtes et s'apprête même à relever un défi jamais tenté : traverser le globe par étapes. Bertrand Piccard et André Borschberg, les deux pilotes, vont en effet se relayer pendant plusieurs mois aux commandes de l'appareil au cours de treize étapes autour du monde. Au programme : un départ d'Abu Dhabi, treize étapes dont des "missions continentales" d'un pays à l'autre (d'environ 24 heures de vol) et la traversée des océans. Ce dernier aspect sera le véritable exploit de ce tour du monde puisque aucun avion solaire piloté par un homme n'a encore tenu les cinq à six jours nécessaires pour traverser l'Atlantique. Si le défi est de taille, les équipes de Solar Impulse ont la confiance de ceux qui s'apprêtent à marquer l'histoire et l'appréhension de ne pas conclure avec succès douze ans de préparation.
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Mi-février à Monaco. Le ciel bleu et l'air frais tranchent avec la grisaille qui plombe l'Hexagone. Le temps serait idéal pour le décollage du Solar Impulse 2, mais l'heure n'est pas encore au départ. Au centre Rainier, en plein coeur de Monaco, les deux pilotes présentent "leur" projet façon Steve Jobs, avec micro-casque et formules chocs. Ce projet, il "faut être fou pour y croire et idiot pour ne pas y croire", assure Bertrand Piccard. Le défi technologique est de taille et cinquante personnes, au sol, supervisent l'avancée du Solar Impulse 2.
C'est d'ailleurs la raison de leur venue à Monaco : la principauté, partenaire de ce challenge, a installé au milieu de son palais des congrès le centre de contrôle. Chaque jour, météorologues, mathématiciens et ingénieurs se relaieront afin d'anticiper les trajectoires de l'avion. "Même si nous nous basons avant tout sur nos simulations, notre expérience et notre jugement, il est primordial qu'une équipe veille à ajuster notre plan de vol", certifie André Borschberg. "L'idée du vol perpétuel n'est plus un rêve, c'est une possibilité désormais", se réjouit Bernard Piccard.
Le prince Albert II en personne est venu inaugurer ce centre et insiste sur la dimension environnementale du projet : "Grâce à Solar Impulse, l'impossible devient possible et le monde constate que les solutions sont bien plus pertinentes que les longs discours." Le prince, qui explique cultiver une amitié de dix ans avec Bertrand Piccard, ajoute en citant Oscar Wilde que le "progrès est là, sous nos yeux et n'est que l'accomplissement d'une utopie".
Un peu plus tôt, Bertrand Piccard avait également insisté sur l'importance d'un projet tourné vers le développement durable. "Quand on parle de changement climatique, explique-t-il, on ne se focalise que sur les problèmes, les catastrophes. Or, il existe des solutions durables, à l'image du Solar Impulse 2. L'avion est en effet observé de près par certaines marques pour ses multiples technologies et une marque automobile - dont le nom n'est pas encore connu - serait sur les rangs pour un contrat avec Solar Impulse 2. Désormais, le projet est prisé et envié. La prestigieuse marque de champagne Moët Hennessy a d'ailleurs rejoint les soutiens de l'équipe. "On avait besoin d'eux pour fêter comme il se doit nos réussites", s'amuse Bertrand Piccard, VRP hors pair.
Pourtant, le défi est de taille. Et les pilotes n'occultent rien : à l'automne dernier, ils ont ainsi testé leur équipement de sauvetage en étant jetés dans la mer du Nord. La vie à bord ? "On fait tout pour qu'il ressemble à une petite maison", explique André Borschberg au Point.fr. Mais en termes de confort, le nouveau Solar Impulse est, d'après lui, "comme une business class". Le siège est pliable et permet au pilote de se reposer, au cours de pauses de 20 minutes de sommeil. S'il ne se réveille pas, une alarme se fait entendre et le siège est équipé d'un système de vibrations. Ce siège se rabat entièrement et offre la possibilité de faire du yoga (comme Borschberg) ou de pratiquer de l'autohypnose (comme Piccard).
"Il est difficile d'imaginer à quel point l'homme est capable de s'habituer à un tel environnement", explique Bertrand Piccard. Pourtant, l'espace est réduit : d'ailleurs, installer un deuxième siège dans l'avion ajouterait 300 kilos à la structure, d'où le fait que les deux pilotes ne peuvent cohabiter pendant les vols. Pourtant, ils se montrent confiants pour l'avenir : le Solar Impulse pourrait permettre à terme de développer des drones et, dans un futur moins proche, le même type d'appareil pour le grand public.
C'est ce que laisse entendre Bertrand Piccard qui insiste sur "l'esprit pionnier". "Il a fallu 25 ans entre le premier vol des frères Wright (en 1903) et la traversée de l'Atlantique de Lindbergh (1927), 25 ans entre cette traversée et le franchissement du mur du son (1947) et 25 ans à nouveau avant de poser le pied sur la lune (en 1969)", rappelle-t-il. L'aviation solaire n'en est donc qu'à ses balbutiements, mais son avenir semble radieux. À condition que Solar Impulse 2 réussisse son tour du monde.
REGARDEZ la présentation de ce défi (en anglais) :
Malheureusement pour moi ce défi montre surtout les limites de nos technologies en matière de solaire électrique. Avoir ...recours a un engin de 2. 3 tonnes pour transporter un seul passager à la vitesse d'un parapente, là ou un ULM de 150 kg et un peu de bio carburant peut faire le job pour 1000 fois moins cher et 10 fois plus vite, ça me gène un peu. Pour ce qui est du côté expérimental a priori il n'y a rien sur cet engins que nous ne connaissions pas déjà depuis des année. Je regrette que tout cet argent, ces notoriétés et ces intelligence n'ait étés utilisés pour un défi plus novateur.
Qui a nécessite 15 ans de travail !
Qui a nécessite 15 ans de travail !
Malheureusement pour moi ce défi montre surtout les limites de nos technologies en matière de solaire électrique. Avoir ...recours a un engin de 2. 3 tonnes pour transporter un seul passager à la vitesse d'un parapente, là ou un ULM de 150 kg et un peu de bio carburant peut faire le job pour 1000 fois moins cher et 10 fois plus vite, ça me gène un peu. Pour ce qui est du côté expérimental a priori il n'y a rien sur cet engins que nous ne connaissions pas déjà depuis des année. Je regrette que tout cet argent, ces notoriétés et ces intelligence n'ait étés utilisés pour un défi plus novateur.