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Tennis : Indian Wells, le cinquième tournoi du Grand Chelem ?

Le tournoi californien, qui s'est ouvert jeudi, est un cas à part : bien plus grand que les autres Masters 1000, mais pas encore assez pour être considéré comme un Majeur.

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Publié le 13 mars 2015 à 16h27, modifié le 13 mars 2015 à 18h33

Temps de Lecture 4 min.

Rafael Nadal au service dans le Stadium de l'Indian Wells Tennis Garden, en 2013.

Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon, US Open… Indian Wells ? Le tournoi qui s'est ouvert jeudi 12 mars dans le sud de la Californie appartient, certes, à la catégorie des Masters 1000(*), à savoir les neuf rendez-vous les plus prestigieux après les quatre levées du Grand Chelem. D'aucuns le considèrent pourtant comme un cinquième tournoi du Grand Chelem officieux.

C'est qu'Indian Wells est un cas à part. Qui n'a pas le prestige de Roland-Garros, mais qui a accueilli l'an passé plus de spectateurs (431 527) que le tournoi parisien (428 751, chiffre de 2013). Qui n'a pas la tradition de Wimbledon, mais qui s'étale sur plus d'hectares que l'institution londonienne (22 contre 17 – et 8,6 à Roland-Garros). Qui possède plus de courts que l'Open d'Australie (29 contre 24), parmi lesquels le Stadium, dont l'architecture octogonale ne réjouit peut-être pas les esthètes, mais qui est la deuxième plus grande arène de tennis du monde (16 100 spectateurs), derrière le Stadium Arthur-Ashe (22 500), où se joue la finale de l'US Open.

A Indian Wells, 23 des 29 courts sont éclairés, et tous disposent du « hawk-eye », la technologie permettant de vérifier qu'une balle a touché ou non la ligne, dont peuvent ainsi bénéficier les grands joueurs dans le Stadium comme les « petits » sur les courts annexes.

Le vent souffle parfois si fort dans la région qu'il est arrivé, une année, que la pièce lancée en l'air par l'arbitre pour le tirage au sort ne retombe jamais sur le terrain. Mais globalement, les joueurs raffolent de ce tournoi au soleil – au sortir d'une tournée européenne en indoor – avec vue sur les somptueuses montagnes de Santa Rosa, et apprécient son atmosphère particulièrement décontractée.

Il n'y avait guère que Goran Ivanisevic pour râler. « C'est bien pour les vacances, pas pour le tennis, disait le Croate à propos d'Indian Wells en 1992. J'aime ce pays, mais je n'aime pas cet endroit. Je vais au lit à 21 heures, et je me réveille à 7, comme un vieux. C'est un endroit magnifique, c'est paradisiaque, mais il y a beaucoup de vieux. J'ai essayé les restaurants : on voit un ou deux jeunes clients, tous les autres ont 100 ans, ou 150. A chaque fois j'ai l'impression que quelqu'un va mourir dans le restaurant. »

« Où est-il écrit qu'il ne peut y avoir que quatre tournois du Grand Chelem ? »

Le tournoi californien est, avec celui de Miami, qui lui succède immédiatement dans le calendrier, le seul Masters 1000 qui s'étale sur dix jours ; les autres ne durent qu'une semaine. Son tableau compte 96 joueurs, contre 56 pour la concurrence (voire 48 à Bercy), et il ne viendrait à l'idée d'aucun de zapper « IW » : 47 des 50 meilleurs mondiaux sont présents cette année (seuls manquent les Français Tsonga et Monfils, et l'Argentin Mayer, tous blessés).

Ce taux de participation élevé s'explique peut-être par le montant de la dotation : 5 381 235 dollars (5 110 000 euros), dont 900 000 (855 000 euros) pour le vainqueur – montants valables également chez les dames. Ces chiffres restent assez loin de ceux des Grand Chelem – Roland-Garros, le moins généreux des quatre, offrait l'an dernier une dotation de 11 552 000 euros dont, 1 650 000 pour le vainqueur (idem chez les dames) – mais bien supérieurs à ceux des autres Masters 1000 – 3 288 530 euros, dont 628 100 pour le vainqueur, à Monte-Carlo ou Paris-Bercy.

« Où est-il écrit qu'il ne peut y avoir que quatre tournois du Grand Chelem ? » a un jour demandé Ion Tiriac, directeur du Masters 1000 de Madrid. Si un cinquième devait voir le jour, Indian Wells ferait un excellent candidat, ne serait-ce que par sa position dans le calendrier, au cœur du long tunnel entre l'Open d'Australie (janvier) et Roland-Garros (mai-juin).

Proche des « Grand Chelem » par certains aspects, plus proche des Masters 1000 par d'autres – les matchs se jouent en deux sets gagnants, par exemple –, Indian Wells ne vise pas ce statut à tout prix. « Nous pensons que quatre tournois du Grand Chelem, c'est suffisant, dit Raymond Moore, cofondateur du tournoi. Ils ont tous plus d'un siècle d'histoire, nous ne sommes pas dans cette catégorie [le tournoi est né en 1987, l'Open d'Australie, plus jeune Grand Chelem, en 1905]. On veut être le meilleur tournoi du monde en dehors des quatre tournois du Grand Chelem. »

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Pas sûr, de toute façon, qu'il soit bien nécessaire de monter un cinquième tournoi du Grand Chelem, c'est-à-dire un cinquième tournoi long de deux semaines, dans un calendrier déjà surchargé. Et si oui, pourquoi aux Etats-Unis, qui en abritent déjà un, et pourquoi sur surface dure, ce qui est déjà le cas de deux des quatre « Majeurs » ? Certaines voix d'amateurs du tennis préfèrent s'élever pour réclamer une autre petite révolution, en forme de retour aux sources de ce sport : la mise en place d'un Masters 1000 sur herbe.

(*) Indian Wells (dur), Miami (dur), Monte-Carlo (terre battue), Madrid (terre battue), Rome (terre battue), Montréal/Toronto en alternance (dur), Cincinnati (dur), Shanghaï (dur), Paris-Bercy (dur, indoor)

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