Canal+ ne s'avoue pas vaincu. Selon Midi olympique, la chaîne cryptée aurait envoyé, en fin de semaine dernière, un courrier à la Ligue nationale de rugby (LNR), pour l'informer « qu'elle lançait une procédure juridique pour négociation inéquitable ». Une information que la chaîne n'a pas voulu confirmer.
Lundi 2 décembre, Canal+, diffuseur historique du championnat de France de rugby, pensait avoir obtenu l'accord de la LNR pour un nouveau contrat de cinq ans (2014-2019) et un prix global de 65 millions d'euros. Dans son édition datée du 2, Midi olympique annonçait l'accord et en donnait le montant.
Mais cet accord n'a pas eu lieu. La LNR aurait d'abord demandé une rallonge, remontant l'addition à 66 millions, puis considéré que les droits pour l'étranger ne faisaient pas partie de l'accord, ce que Canal+ contestait. La revente de ces droits, évalués à 20 millions d'euros, aurait permis à la chaîne d'alléger sa facture. Leur absence devenait un casus belli.
REVIREMENT
Dans la journée du lundi 2 décembre, les présidents de clubs changeaient leur fusil d'épaule et votaient en faveur d'un appel d'offres, invalidant la négociation de gré à gré conduite avec Canal+.
Mercredi 4 décembre, la LNR ouvrait son appel d'offres, qui sera clos le 13 janvier. Problème : selon Midi olympique, le prix de réserve (celui en-dessous duquel les offres ne sont pas jugées recevables) s'éléverait à 65 millions d'euros. Soit le montant de la proposition de Canal+.
La chaîne estimerait aujourd'hui ne pas concourir à armes égales dans cet appel d'offres, voire avoir été instrumentalisée : le montant de son offre ayant fuité, selon elle à l'initiative de la LNR, ses concurrents éventuels – notamment BeIN Sport – seraient avantagés.
Canal+ compterait désormais utiliser toutes les armes pour interrompre la procédure d'appel d'offres. Si elle est avérée, sa démarche juridique aurait pour objectif de mettre une pression suffisante sur la LNR pour la contraindre à reprendre la négociation de gré à gré.
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