Les routiers grévistes lèvent leur barrage
SOCIAL•Le mouvement de grève des professionnels de la route sur les salaires avait été relancé dimanche...20 Minutes avec AFP
24 heures pas plus. Le mouvement de grogne des routiers sur les salaires, relancé dimanche, devait se terminer lundi dans la soirée avec une levée progressive des barrages, les syndicats misant sur la reprise probable des négociations fin mars.
L'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC) à l'origine du mouvement se réunira mardi pour acter la fin de la mobilisation, une décision d'ores et déjà approuvée par la majorité des responsables syndicaux.
10 euros de l'heure minimum
La «grève à durée indéterminée», lancée dimanche soir, visait à obtenir du patronat une nouvelle séance de négociations sur «les bases de la contre-proposition que nous avons faite la semaine dernière, c'est-à-dire un taux horaire à 9,82 (euros) à l'embauche», avait expliqué Thierry Cordier, secrétaire général de la CFDT Route. L'intersyndicale exigeait jusqu'à présent 10 euros bruts de l'heure pour les plus bas coefficients du transport routier, actuellement à 9,43 euros. Mais, depuis l'échec des négociations salariales le 9 février dernier, elle avait revu ses prétentions à la baisse.
Les grilles salariales dans le transport routier de marchandises (près de 330.000 salariés fin 2013) sont bloquées depuis 2012. Depuis, la totalité des minima conventionnels à l'embauche est passée, à l'exception d'un seul, sous le salaire minimum. Pour l'heure, le patronat campe sur sa dernière proposition, 9,62 euros, soit un centime de plus que le Smic. Et le délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), Nicolas Paulissen, avait souligné qu'il ne maîtrisait pas «le calendrier des négociations». Dans la journée, le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies, s'est rangé aux côtés de l'intersyndicale en demandant la tenue d'une nouvelle réunion de négociation « dans les meilleurs délais ».
Reprise du dialogue fin mars
Les retrouvailles devraient intervenir le 26 ou 27 mars prochain, selon plusieurs sources syndicales, qui n'ont toutefois pas encore reçu d'invitation officielle. «Les conditions du dialogue doivent être retrouvées», a insisté dans un communiqué M. Vidalies, estimant que «chacune des parties doit pouvoir avancer sur le chemin d'un compromis».
Le nouveau bras de fer entamé sur le terrain avait perdu en intensité dans la journée. La circulation était revenue à la normale dans l'après-midi après des perturbations dues aux blocages, notamment à Bordeaux, Rouen ou à Donges, près de Nantes. En tout, « 27 points de blocage » avaient été mis en place en province, selon Fabian Tosolini, de la CFDT Transports.
Ainsi, en région parisienne, des militants avaient bloqué la zone logistique de Châtres (Seine-et-Marne), provoquant de longues files d'attente aux abords de cette plateforme d'activité, selon M. Tosolini. A Caen, ils étaient une soixantaine à bloquer les poids lourds à la porte de Bretagne, à la jointure des périphériques nord et sud, a affirmé Pascal Petri (CFTC). Près de 200 camions ont ainsi été arrêtés, selon une source policière.
Dans la région de Lille, la circulation a été fortement perturbée au petit matin, avec au maximum 33 kilomètres de bouchons sur l'A1 et l'A21, selon le Centre régional de circulation routière. A Toulouse, c'est un échangeur situé au nord de la ville, sur l'A62, qui a été la cible des routiers pendant quelques heures. Environ 500 camions ont été contraints à l'arrêt avant la levée du barrage, selon M. Tosolini.