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Près d’un Américain sur trois a changé ses habitudes en ligne après les révélations Snowden

De nombreux Américains doutent que les programmes révélés par le lanceur d’alerte se préoccupent de l’intérêt général.

Par  (Austin (Etats-Unis), envoyé spécial)

Publié le 16 mars 2015 à 19h31, modifié le 19 août 2019 à 13h10

Temps de Lecture 3 min.

Comment les internautes ont-il réagi aux révélations Snowden sur la surveillance d’Internet ? Le très respecté centre de recherche américain Pew Center a présenté, lundi 16 mars lors du festival SXSW, une enquête à ce sujet.

Elle montre que 30 % d’entre eux – démocrates comme républicains – ont cherché à protéger leur activité en ligne du gouvernement depuis le début des innombrables révélations sur les activités de la NSA, il y a près de deux ans.

17 % des Américains qui ont entendu parler de ces programmes ont changé les paramètres de confidentialité de leurs profils sur les réseaux sociaux, 15 % utilisent moins ces derniers ou se méfient de certaines applications, 14 % disent davantage parler de vive voix et non plus par Internet. 11 % n'ont pas utilisé certains termes dans leurs communications, craignant d'attirer l'attention et 8 % ont supprimé certains de leurs comptes sur les réseaux sociaux.

Un déficit de connaissance des outils de protection

Plus de la moitié des personnes interrogées considèrent qu’il est « très ou un peu difficile » de protéger ses communications en ligne ou sur téléphone portable. Ainsi, certaines des mesures prises par les Américains pour se protéger du gouvernement sont davantage susceptibles de les préserver des pirates que des agents de la NSA. 25 % des internautes ayant entendu parler des programmes de surveillance utilisent, par exemple, des mots de passe plus complexes.

Le sondage révèle parallèlement que les Américains connaissent mal les outils pour protéger leur vie privée, comme les moteurs de recherche ne stockant pas d'informations personnelles ou les petits programmes à ajouter à son navigateur pour bloquer certains mécanismes de pistage.

Lee Rainie, le directeur du Pew Center, a souligné que cet élément permettait de mieux comprendre le « paradoxe de la vie privée, le fait que les gens tiennent à leur vie privée, mais qu’ils ne prennent pas de mesures particulières pour la protéger dans leur vie de tous les jours ».

L’étude révèle également que plus les personnes interrogées ont entendu parler des programmes de surveillance dans les médias et plus elles sont jeunes, plus elles sont susceptibles d’avoir agi en conséquence. Les sondés âgés de moins de 50 ans sont 40 % à avoir pris au moins une mesure pour contrer la surveillance, contre 27 % pour les internautes de plus de 50 ans.

« Un des grands mensonges que l’on entend encore beaucoup malgré nos nombreuses enquêtes sur le sujet, c’est que les jeunes ne s’inquiètent pas de leur vie privée. Les jeunes partagent davantage, mais ils sont plus conscients de la question de la vie privée, ils sont vigilants vis-à-vis des implications de ce qu’ils partagent » a expliqué M. Rainie.

Les républicains plus inquiets pour l’intérêt général

L’étude se penche aussi sur l’opinion des Américains concernant ces programmes.

Plus les personnes interrogées ont entendu parler de ces programmes, moins elles considèrent que ces derniers sont mis en place dans l’intérêt général. 61 % des gens qui ont suivi les dernières révélations sur ces programmes de surveillance se disent de moins en moins confiants dans le fait que ces derniers soient mis en œuvre dans l’intérêt général. Ce sentiment de défiance est plus fort chez les républicains et leurs sympathisants que chez les démocrates (70 % contre 55 %).

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Un peu plus de la moitié des personnes interrogées estime qu’il est normal de surveiller les communications de citoyens étrangers. Cette part monte à 60 % concernant les leaders américains, le même chiffre que pour les leaders étrangers.

Enfin, 57 % des Américains estiment « inacceptable » la surveillance de citoyens américains. Et la moitié se disent « très inquiets » ou « assez inquiets » concernant les programmes de surveillance.

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