Une Rolex, un ministre: une affaire de corruption secoue l'Italie
Une nouvelle affaire de corruption dans les travaux publics a secoué mardi l'Italie dont la presse se délecte des détails, comme une luxueuse montre Rolex offerte par l'un des accusés au fils du ministre italien des Infrastructures, Maurizio Lupi.
- Publié le 17-03-2015 à 12h14
- Mis à jour le 17-03-2015 à 12h16

Une nouvelle affaire de corruption dans les travaux publics a secoué mardi l'Italie dont la presse se délecte des détails, comme une luxueuse montre Rolex offerte par l'un des accusés au fils du ministre italien des Infrastructures, Maurizio Lupi. (photo)
Une cinquantaine de personnes font l'objet d'une enquête. Quatre ont été arrêtées, accusées de corruption et d'avoir faussé des appels d'offres.
Parmi ces quatre, figurent Ercole Incalza, ex-chef du département qui a supervisé pendant des décennies au ministère des Infrastructures les grands travaux publics, et son ami et associé, l'entrepreneur Stefano Perotti.
Ce dernier a offert une Rolex à Luca Lupi, le fils du ministre, lorsque le jeune homme a obtenu sa maîtrise, et l'a fait embaucher dans une société sur laquelle il avait de l'influence.
Cette affaire embarrasse le gouvernement de gauche dans lequel Maurizio Lupi est l'un des principaux représentants du Nouveau centre droit, le petit parti de droite allié au Parti démocrate de Matteo Renzi.
"Non, je ne pense pas à la démission, même si, en voyant mis en cause injustement mon fils, je me suis demandé si le jeu en valait la peine", a déclaré M. Lupi dans une interview au quotidien La Repubblica.
"S'il me l'avait offerte, je l'aurais refusée", a-t-il ajouté, évoquant la Rolex reçue en cadeau par son fils.
Quand à l'embauche de Luca, le ministre a précisé que son fils, qui a obtenu sa maîtrise avec la meilleure note possible et travaille aux Etats-Unis, avait eu un emploi "à 1.300 euros net par mois dans l'attente de son visa" américain.
Selon les enquêteurs, les personnes impliquées avaient mis en place un vaste système de corruption et truquaient les appels d'offres sur de très nombreux chantiers, prélevant généralement 3% de la valeur des travaux.
Le montant de ces travaux publics est d'environ 25 milliards d'euros. Ils vont d'une portion de la ligne ferroviaire à grande vitesse Milan-Vérone dans le nord à une portion d'autoroute Salerne-Reggio de Calabre dans le sud, en passant par une ligne de métro à Rome ou un nouveau terminal dans le port sarde d'Olbia.
"Le procès dira si M. Incalza est ce corrupteur que l'on décrit. Mais l'impression de nausée est très forte. La solution serait pourtant facile: Limiter drastiquement la durée des mandats des charges publiques et considérer le ministre comme responsable des actes signés par ses fonctionnaires. Dans ce cas, M. Lupi devrait démissionner dans la journée", écrit le quotidien La Stampa dans son éditorial.