Ma très chère banque

Séparation et régulation bancaires, la grande illusion

La France à la manœuvre pour que l’Europe ne change rien

par Aline Fares, Coordinatrice de l’expertise et des campagnes, Finance Watch

C’est un leurre de croire que les réglementations mises en place au niveau national comme européen suffisent à nous protéger – citoyens, contribuables – d’une prochaine crise financière : le problème fondamental des banques “trop grandes pour faire faillite” et des risques qu’elles représentent pour la stabilité du système financier, et la salubrité de l’économie et de la société dans son ensemble, reste entier. Et en la matière, les grandes banques françaises sont malheureusement exemplaires.

Les législateurs, gouvernements et parlements semblent avoir la mémoire courte : en 2009, on nous expliquait qu’un changement fondamental était nécessaire, qu’il fallait encadrer fermement les pratiques bancaires afin d’éviter que le fiasco de 2008 ne se reproduise, avec [...]

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8 commentaires sur “Séparation et régulation bancaires, la grande illusion”

  1. Michel Crinetz à hospitalisation-a-domicile

    Vous avez raison : le terme « sauvetage » n’est pas approprié pour le CIF ; il aurait fallu parler de « liquidation ordonnée et progressive » ; comme du reste pour une bonne partie de DEXIA

    Mais ce terme plus exact n’aurait pas fait penser à la garantie de l’État de 28 milliards d’euros, qui a bel et bien « sauvé » la valeur des créances des autres banques sur le CIF, ce qui est le sens de la phrase où on en parle

  2. Peut-on vraiment parler de sauvetage du Crédit Immobilier de France quand on sait que 1000 salariés ont fait l'objet d'un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) en 2014 et que le reste de l'effectif va être réduit au fil des fusions entre ses filiales régionales dans les années qui viennent ? Le fonds de commerce que CIF a été sauvé. L'entreprise, au sens producteur, est bien morte.

  3. Bonjour Alcofibras, l'élaboration des reglementations financieres et bancaires - tant à l'echelle européenne que nationale - s'est en effet largement distancée de l'objectif d'interet general qui devrait être le sien. Cet article est une invitation a remettre le sujet de la finance sur la table pour qu'un maximum d'organisations citoyennes s'y intéressent et s'y sentent légitimes. Les conséquences d'une mauvaise reglementation sont trop dramatiques pour qu'on ne s'y interesse pas. Pas de découragement donc, mais plutot une (re)prise en main du sujet! Finance Watch publie un bulletin electronique mensuel qui vous permettra de rester informé des débats, actions potentielles et de suivre nos publications: http://www.finance-watch.org/newsletter-fr

  4. Bonjour giraud jean guy, le format de cette tribune nous oblige a rester bref 🙂 Et en effet il y aurait des quantités d'autres choses à dire!

    Finance Watch a largement travaillé depuis trois ans, produisant des rapports et analyses plus ou moins techniques sur la séparation des banques et le probleme du "Too big to fail". Nos analyses ont porté sur la loi européenne (depuis les premieres consultations du groupe Liikanen) mais egalement sur plusieurs lois nationales (France, Allemagne, Royaume-Uni...). Nous avons également travaillé avec nos membres sur ce sujet, notamment en France.

    En complément de cet article, je vous invite donc à lire notre rapport <a href="http://www.finance-watch.org/notre-travail/publications/583-document-synthetique-separation-banques?lang=fr&quot; L'importance d'être séparé ainsi que nos plus récentes publications (moins de 10 pages chacune, en anglais, disponibles librement sur notre site) <a href="http://www.finance-watch.org/notre-travail/publications/1053-separating-fact-and-fiction-fr?lang=fr&quot; Separating fact and fiction, <a href="http://www.finance-watch.org/notre-travail/publications/900-fw-policy-brief-aout-2014?lang=fr&quot; Structural reform to refocus banks on the real economy et <a href="http://www.finance-watch.org/notre-travail/publications/1056-fw-policy-brief-march-2015-fr?lang=fr&quot; Separating universal banks from too-big-to-fail banks (TBTF).

    Et pour répondre à votre point sur le processus parlementaire, le vote en Commission Affaires Economiques et Monétaires (ECON) est reporté à mi-avril ou plus tard. Le rapporteur de cette loi est M. Hökmark, du group PPE. Le débat est très polarisé entre d'une part les partisans d'une forme de séparation automatique (ie: si certains indicateurs predefinis sont depassés, la banque doit proceder a une separation de certaines activités de marché dans une filiale separee) et d'autre part les partisans d'une discrétion complète laissée aux régulateurs nationaux sur base d'un certain nombre de principes (c'est l'approche privilégiée par le rapporteur).

    Les noms et adresses des parlementaires français membres de la Commission ECON sont disponibles sur <a href="http://www.europarl.europa.eu/meps/fr/search.html?country=FR&quot; le site du Parlement Européen. N'hesitez pas à les interpeller !

  5. Bonjour BestPhil, l'activisme actionnaire est l'une des réponse, et a minima un moyen de démontrer que la structure actuelle des mega-banques n'est pas non plus dans l'intérêt de ses actionnaires! La question est donc: qui a intérêt à maintenir ces banques en l'état 🙂 ?

    Une réglementation adéquate n'en demeure pas moins nécessaire, car l'expérience a montré qu'un cadre clair, une réglementation adéquate, sont les meilleurs garants de la défense de l'intérêt général à long terme.

  6. Pour un citoyen européen lambda, la situation est donc la suivante : pas d'Union bancaire permettant d'interdire les TBTF en Europe (protection des déposants / activités spéculatives), en revanche Marché des Capitaux en vue, flou artistique sur le "tranching", et toujours autant de législations que d'Etats concernés. Pour la confiance, on repassera. L'UE voudrait générer elle-même une crise politique démocratique majeure, elle ne s'y prendrait pas autrement. Finalement, il existe peut-être un Etat sérieux dans le monde, dont la capitale est Pékin. Evidemment pas démocratique, mais l'UE des 28 se paie la tête de qui ?

  7. Votre article est utile mais insuffisant. Vous pourriez par exemple renvoyer à des études plus détaillées, rappeler la législation US (UK ?) en la matière, reprendre une ou deux des dispositions précises du projet de la Commission qui établit la séparation, donner les coordonnées du MPE rapporteur, ... Ce serait utile pour faire prolonger votre lobbying par d'autres ONG.

  8. Si j'en crois ce qui se passe aux Etats-Unis, ne pensez-vous pas que ce sont les actionnaires activistes qui peuvent peut-être faire sauter les verrous et obtenir la séparation des grandes banques.

    Un analyste de Goldman Sachs qui critique Citigroup, et puis maintenant Bartlett Naylor qui, si j'ai bien compris introduit deux résolutions en AG pour proposer de séparer des activités chez Bank of America et Citigroup.
    Il faudrait que nos activistes français soient plus actifs et que les OPCVM français puisse exercer leurs votes en toute indépendance