Patrick Balkany perd son immunité parlementaire et estime être «jeté aux chiens»

Le bureau de l'Assemblée nationale a décidé ce mercredi de lever l'immunité parlementaire du député-maire UMP de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) Patrick Balkany. Dans un communiqué, il assure qu'il ne démissionnera pas et dénonce un «déferle

Patrick Balkany perd son immunité parlementaire et estime être «jeté aux chiens»

    Le bureau de l'Assemblée nationale a décidé ce mercredi à l'unanimité de lever l'immunité parlementaire du député-maire UMP Patrick Balkany. L'élu de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) est mis en examen depuis octobre pour corruption passive et blanchiment de fraude fiscale dans une enquête visant également son épouse, Isabelle Balkany.

    Un train de vie passé au crible

    Jusqu'alors, son statut de parlementaire interdisait aux juges de lui imposer des mesures restrictives de liberté (garde à vue, détention provisoire, contrôle judiciaire). Seul un cas de crime, de flagrant délit ou de condamnation définitive aurait pu permettre à la justice de se passer de l'avis de l'Assemblée nationale. Or les juges souhaitent que l'élu remette son passeport afin qu'il ne puisse pas quitter le territoire français.

    Dans un communiqué publié par son épouse Isabelle Balkany, le député-maire UMP de Levallois assure qu'il ne démissionnera pas. Il a «pris acte» de la décision, mais dénonce un «déferlement insensé de mensonges» et «la violence du déchaînement des médias». Il estime être «

    jeté aux chiens

    et à une sorte de justice en place publique qui rappelle les plus sombres périodes de notre histoire». L'expression

    jeté aux chiens

    avait été utilisée par François Mitterrand après le suicide de Pierre Beregovoy. Le 1er mai 1993, le chef de l'Etat socialiste avait ainsi visé ceux qui avaient «livré l'honneur d'un homme» mis en cause par la presse.

    VIDEO. Balkany : «Quand on a rien à se reprocher, on se sent bien» (oct. 2014)

    Arnaud de Courson demande sa démission

    Sur Twitter, plusieurs élus socialistes se sont félicités de cette levée d'immunité, à l'instar du député Olivier Dussopt pour qui c'est «une bonne chose». «Que la justice fasse son travail. Il y a sans doute du boulot #transparence», a lui estimé Pascal Popelin.

    L'élu divers droite de Levallois-Perret, Arnaud de Courson, - qui avait battu Isabelle Balkany aux cantonales de 2011 - a même demandé à Patrick et Isabelle Balkany de «démissionner de leur mandat», jugeant dans un communiqué que «les faits incriminés (...) ne sont pas seulement des propriétés exotiques, des dissimulations de patrimoine et de lointaines affaires africaines mais concernent directement les Levalloisiens».

    VIDEO. Isabelle Balkany reconnaît pour la première fois une fraude fiscale (juin 2014)

    Le bureau de l'Assemblée nationale, composé de 22 membres de tous bords et présidé par Claude Bartolone (PS), s'était réuni vers 9 heures ce mercredi matin avec, entre leurs mains, une synthèse de neuf pages transmise par les juges du pôle financier de Paris, Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon. Ces derniers enquêtent depuis fin 2013 sur le train de vie des époux Balkany, qui ne colle pas avec leurs déclarations à l'administration fiscale et à la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique. Les juges les soupçonnent notamment d'être les véritables propriétaires de deux résidences où ils ont leurs habitudes : la villa Pamplemousse, sur l'île de Saint-Martin (Antilles), et le riad Dar Gyucy à Marrakech (Maroc).