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Royaume-Uni

Réseau pédophile au sein de Westminster: des policiers parlent

A Londres, Scotland Yard est désormais sur la sellette, accusée d’avoir couvert les agissements d’un réseau pédophile au sein de Westminster qui a sévi dans les années 70-80. La police des polices a annoncé cette semaine l’ouverture d’une enquête sur au moins 14 plaintes mais, déjà, certains anciens officiers commencent à parler aux médias britanniques.

Plusieurs policiers auraient reçu l'ordre d'abandonner leur enquête sur les crimes sexuelles de certaines personnalités dans les années 80.
Plusieurs policiers auraient reçu l'ordre d'abandonner leur enquête sur les crimes sexuelles de certaines personnalités dans les années 80. AFP PHOTO / JACK TAYLOR
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La célèbre chaîne BBC suit de près cette affaire depuis qu’elle a refait surface en 2012, dans un pays déjà sous le choc des révélations sur les crimes sexuels du défunt présentateurJimmy Savile.  

Cette fois, un ancien officier de police a révélé avoir reçu l’ordre en 1981 d’abandonner du jour au lendemain une opération de surveillance qui avait reccueilli des preuves sur la participation du député libéral-démocrate Cyril Smith et d’autres personnalités à des orgies sexuelles durant lesquelles de jeunes garçons étaient violés. 

Cyril Smith avait été pris sur le fait et arrêté, avant d'être immédiatement relâché. Tous les enquêteurs ayant participé à l’opération furent contraints de remettre les preuves rassemblées : vidéos, photos, carnets de notes. Ils furent également sommés de garder le silence au nom de la loi sur la protection des secrets d’Etat. 

En échange on leur avait assuré que le député ne jouerait plus aucun rôle dans la vie politique. En réalité il n’en a rien été. Cyril Smith a même été anobli et il est mort en 2010 sans jamais avoir été inquiété. 

Les hautes sphères de l'Etat était au courant

Il n'y a encore aucun élément sur la provenance de l'ordre d'étouffer l'affaire. Mais on soupçonne que cela venait de très haut, à la fois au sein de la Metropolitan Police de Londres et des institutions politiques qui voulaient protéger leurs membres impliqués dans ce réseau pédophile. 

Il y a quelques jours, le tabloid Mail on Sunday a confirmé que le Premier ministre conservateur Margaret Thatcher avait été personnellement informée que la police enquêtait sur les agissements de ce réseau dans les années 1970-1990, durant son mandat. Le journal s'appuie notamment sur une lettre qui la prévenait explicitement que l'anoblissement en 1988 du député Cyril Smith « risquait de nuire à l'intégrité du système de distinctions honorifiques ». 

Margaret Thatcher a pourtant décidé de le distinguer. Et une chape de plomb est tombée sur ces activités criminelles qui, et c’est le plus choquant aujourd’hui, n’étaient considérées par l’establishment à l’époque que comme un simple « épisode » dans la carrière de ces politiciens.

David Cameron a promis toute la lumière sur cette affaire

Depuis que le scandale a été révélé au grand public, le gouvernement s’est senti obligé de lancer plusieurs enquêtes, mais le Mail on Sunday assure que Downing Street a tenté à plusieurs reprises de bloquer la publication de ces documents accablants pour le gouvernement Thatcher, et n'a cédé que sous la menace d'une intervention de la justice. 

Certains députés accusent d’ailleurs David Cameron et son vice-Premier ministre libéral-démocrate Nick Clegg d’avoir agi de connivence pour couvrir l’affaire. Ils s’en défendent bien sûr mais il ne serait pas étonnant qu’ils cherchent à gagner du temps face à un scandale qui ternit la réputation de leurs deux partis à moins de deux mois maintenant des élections législatives.

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