En France, les tarifs de l'eau varient de un à quatre

EXCLUSIF. Selon une étude de la Confédération générale du logement, les prix de l'eau accusent de fortes disparités, y compris entre villes voisines.

En France, les tarifs de l'eau varient de un à quatre

    Elle est partout potable mais pas au même prix. Selon une étude de la Confédération générale du logement (CGL), qui a passé au peigne fin le prix de l'eau dans plus de 6000 communes, la facture du consommateur peut varier du simple au quadruple en moyenne.

    Ainsi, le mètre cube d'eau coûte 9,86 â?¬ à Montmachoux (Seine-et-Marne), le village le plus cher de France, mais 2,42 â?¬ à Besançon (Doubs). Ramenée à la consommation moyenne d'un ménage, la différence est deâ?¦ 800 â?¬ par an ! « Un village n'a pas le même poids pour négocier le prix face au distributeur qu'une grande ville », dénonce Michel Fréchet, président de la CGL.

    Plus étonnant, les disparités peuvent être importantes entre deux villes voisines. « Tout dépend du maire, qui peut très bien négocier le prix de l'eau s'il le veut. A Béziers (Hérault), où le mètre cube est à 4,68 â?¬, c'est un contrat de rêve pour la Lyonnaise des eaux, relève Elisabeth Chesnais, de l'UFC-Que choisir. Depuis quelques années, certains élus reprennent la main. En 2008, le maire de Saint- Etienne (Loire) a fait campagne sur les prix de l'eau. Il est parvenu à faire baisser le tarif au mètre cube de 1 â?¬. » Même situation à Paris qui a infléchi les tarifs après son passage en régie  en 2010.

    C'est donc bien dans le cadre des élections municipales de mars 2014 que les associations comptent peser. « L'idéal serait de passer à un prix unique avec un système d'aide pour les familles en difficulté, comme pour l'électricité », estime Michel Fréchet. Un tarif social de l'eau est d'ailleurs en cours d'expérimentation. Les syndicats de distributeurs d'eau mettent, eux, en avant des prix « en moyenne inférieurs de 11% comparés aux autres pays européens », à l'instar de Tristan Mathieu, directeur de la Fédération professionnelle des entreprises de l'eau. « En milieu rural, il y a moins d'abonnés, c'est un facteur de renchérissement du prix de l'eau », se défend-il. Mais globalement, les prix sont amenés à grimper. Notamment pour financer le renouvellement des canalisations, confie Pierre Etchart, président de la Fédération des distributeurs d'eau indépendants (FDEI). Selon les communes, les tarifs pourraient ainsi augmenter de 10 à 20%, estime la FDEI.