La Papouasie-Nouvelle-Guinée constitue-t-elle un nouvel eldorado pour l'exploitation des ressources naturelles ? Plusieurs signaux dans les domaines de l'énergie, de l'extraction minière, de l'agriculture ou de la forêt semblent l'indiquer. Le dernier en date est l'annonce par Total, vendredi 6 décembre, d'une prise de participation majoritaire dans un projet d'exploration gazière. Le groupe français, dont les premiers investissements dans ce pays océanien datent de 2012, envisage de construire à terre, si les explorations sont concluantes, une usine de gaz naturel liquéfié (GNL).
Cette nouvelle survient quelques jours après la publication d'un rapport de l'Oakland Institute, ONG basée aux Etats-Unis, sur les acquisitions de terres et l'exploitation de la forêt papouasienne-néoguinéenne par des entreprises étrangères. Ce document décrit un pillage en règle des ressources en bois du pays, avec la complicité des autorités locales.
Largement doté en ressources naturelles (bois, cuivre, or, gaz, etc.), l'archipel est décrit par la Banque mondiale comme un « paradoxe de richesse sans développement ». La Papouasie-Nouvelle-Guinée est devenue le deuxième exportateur mondial de bois tropicaux, derrière la Malaisie, mais, en 2012, elle figurait seulement à la 156e place du classement mondial basé sur l'indice de développement humain : le pays n'est pas en mesure d'assurer des services de base à sa population de 6,4 millions d'habitants.
« En offrant les ressources naturelles de la Papouasie-Nouvelle-Guinée à des intérêts étrangers, a fait de ce pays l'un de ceux qui enregistrent le plus fort taux de croissance économique au monde », dit le rapport, qui cite des taux proches de 10 % par an.
COMPLICITÉS LOCALES
Selon les auteurs, alors que la Constitution du pays, indépendant depuis 1975, était l'une des plus protectrices en matière de droits fonciers coutumiers et de droits des communautés locales, la création d'un système de baux spéciaux pour l'agriculture et le développement économique a permis à des entreprises étrangères de mettre la main sur 5,5 millions d'hectares, soit 12 % de la superficie de ce pays, qui abrite la troisième forêt pluviale au monde.
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