Stressés, déprimés, fauchés: portrait des étudiants français

A Marseille, des étudiants en médecine passent un examen de fin de semestre, en décembre 2012. - -
Petite forme pour les étudiants français. L'Observatoire de la vie étudiante dresse mardi un constat contrasté mais préoccupant. Ainsi plus de la moitié des étudiants interrogés (53%) se sont sentis stressés ou déprimés la semaine précédant leurs réponses, 39% ont ressenti de l'épuisement et plus d'un quart (26%) de la solitude ou de l'isolement, révèle l'étude menée par l'OVE.
L'état de santé psychologique est variable selon la filière suivie : les élèves de classes préparatoires sont ainsi plus nombreux à ressentir de la déprimeque l'ensemble des étudiants (69% contre 53%) et du stress (64% contre 53%).
Difficultés financières
Près de 63% des étudiants jugent cependant leur état de santé satisfaisant ou très satisfaisant, mais ils étaient 73% dans ce cas lors de la dernière enquête, en 2010. En outre, 27% des étudiants renoncent à des soins, dont la moitié pour des raisons financières.
Plus de la moitié d'entre eux (54%) déclarent être confrontés à des difficultés financières, de moyennes à très importantes.
Si un peu moins d'étudiants qu'en 2010 travaillent (46% aujourd'hui contre 50% il y a trois ans), plus d'un étudiant sur deux qui travaille (51%) déclare le faire par nécessité financière. 69% estiment aussi que cela leur permet d'acquérir une expérience professionnelle.
Près d'un étudiant sur cinq (19%) qui travaille a une activité "concurrente ou très concurrente de leurs études", soit trois points de plus qu'en 2010.
L'exercice d'une activité professionnelle n'est pas sans impact sur la santé: ainsi les étudiants qui exercent une activité jugée "fortement concurrentielle" à leurs études (8%) ressentent davantage que ceux qui ne travaillent pas les symptômes d'épuisement (44% contre 38%) et de déprime (60% contre 50%).
Très bonnes chances d'insertion professionnelle
Les étudiants sont globalement (61%) satisfaits de leurs études mais 12% seulement se sentent pleinement intégrés à la vie de leur établissement. Les plus satisfaits sont les élèves en écoles d'ingénieurs et en classes prépas (74%) alors qu'ils ne sont que 56% à l'être en STS, le taux le plus bas.
Un étudiant sur deux estime avoir de bonnes ou très bonnes chances d'insertion professionnelle en France. Leurs efforts personnels (75%) et les relations (52%) sont très importants pour réussir le diplôme, quand 45% déclarent le contraire.
La structure de la population étudiante est stable depuis 2010: les femmes sont plus nombreuses (54%) et les enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures sont surreprésentés (37%) au regard de la population active.
Leurs dépenses de loyer sont en moyenne de 425 euros par mois.
|||L'enquête a été menée entre le 18 mars et le 18 juin 2013 auprès d'un échantillon représentatif de la population étudiante en France.
Plus de 200.000 étudiants ont été invités à répondre au questionnaire de l'Observatoire et près de 51.000 étudiants ont donné leur avis. Quelque 41.000 questionnaires, entièrement remplis, ont pu être exploités.