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Yémen : l’Etat islamique revendique les attentats de Sanaa

L’organisation jihadiste revendique sur Twitter la responsabilité des sanglantes attaques dans la capitale qui ont fait, jusque là, au moins 142 victimes et 260 blessés, selon les secours.

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Le 7 janvier, l’explosion d’une voiture piégée devant l’académie de police de Sanaa avait fait 37 morts et 66 blessés
Publié le 20 mars 2015 à 12:53

Au moins 126 personnes ont perdu la vie dans les attentats qui ont frappé Sanaa ce vendredi, selon les secours

Le Yémen est à nouveau touché en plein cœur. Au moins 142 personnes ont été tuées et 260 blessées (d’après le dernier bilan fourni par les secours) vendredi à Sanaa dans un triple attentat suicide contre deux mosquées fréquentées par des Houthis, la milice chiite qui s’est emparée du pouvoir dans la capitale yéménite.

Quelques heures après les attentats, l’Etat islamique a revendiqué la responsabilité des attaques, dans un communiqué diffusé sur Twitter. L’Etat islamique est concurrent d’Al Qaïda, dont la branche yéménite (Al Qaïda dans la péninsule arabique, Aqpa) est l’une des plus actives et contrôle des territoires dans le sud du Yémen. L’Etat islamique a également revendiqué l’attaque survenue mercredi au musée du Bardo, à Tunis.

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Il s’agit de l’un des attentats les plus sanglants qui frappe la capitale du Yémen, pays déstabilisé par une grave crise interminable attisée par les Houthis et les jihadistes sunnites d’Al-Qaïda, deux groupes hostiles au pouvoir du président mondialement reconnu Abd Rabbo Mansour Hadi.

Insurrection populaire

Quatre kamikazes se sont fait exploser à l’heure des prières de la mi-journée. En fin de matinée, une première bombe a explosé à la mosquée Badr, dans le sud de Sanaa, suivie d’une autre à l’entrée de ce même lieu de culte au moment où les fidèles prenaient la fuite, selon des témoins. Le troisième attentat a visé une mosquée du nord de la capitale. Les Houthis prient dans ces mosquées. La télévision Al-Massira, contrôlée par les Houthis, a affirmé que les hôpitaux de la capitale réclamaient en urgence des dons de sang. Sur les lieux, des corps déchiquetés et ensanglantés étaient transportés sur des brancards. Des traces de sangs étaient visibles sur le sol jonché de débris.

Les attaques sont les plus sanglantes depuis la prise du pouvoir de Sanaa par les Houthis début février. Le dernier attentat particulièrement sanglant dans la capitale remonte au 7 janvier (40 morts) ; il avait visé l’académie de police de Sanaa. Depuis l’insurrection populaire de 2011, dans le sillage du Printemps arabe, qui a poussé au départ le président Ali Abdallah Saleh, le pouvoir central a été marginalisé par les Houthis et Aqpa qui ont accru leur influence, tout en se livrant une guerre sans merci.

Un « putsch »

Preuve de l’affaiblissement du pouvoir, Abd Rabbo Mansour Hadi a dû s’installer à Aden, principale ville du sud,où il était assigné à résidence par la milice chiite. Mais même là, il ne semblait guère en sécurité puisque son palais présidentiel a été visé jeudi par un raid aérien, selon une source de sécurité. Il a été évacué vers un « lieu sûr », mais « il n’a pas quitté le pays », a déclaré une source de la présidence.

Des affrontements avaient éclaté avant ce raid à Aden entre les unités d’un général rebelle, Abdel Hafez al-Sakkaf, et des membres des « comités populaires » (supplétifs de l’armée) fidèles au président Hadi, faisant 11 morts, selon des sources de sécurité. Les troupes fidèles au président ont réussi à reprendre le contrôle d’Aden. Dans un communiqué, le président a fait état de « l’échec d’une tentative d’un putsch » et appelé les forces armées à « refuser toutes les directives de Sanaa ».

Le général Hafez, dont les liens sont avérés avec les Houthis et l’ex-président Saleh, a fui Aden après les combats pour se rendre à Sanaa mais son convoi est tombé dans la nuit dans une embuscade, selon un responsable militaire.

Attaque contre un général rebelle

« Il a échappé à une tentative d’assassinat mais son garde du corps a été mortellement touché par les balles alors que trois autres sont morts lorsque leur véhicule s’est retourné », a-t-il ajouté, sans préciser où se trouvait actuellement le général rebelle. Le général Sakkaf, qui refuse un ordre de limogeage de Abd Rabbo Mansour Hadi, est à la tête d’une unité des forces spéciales comptant 1.000 à 2.000 hommes, lourdement armés.

La situation était calme vendredi à Aden, où les forces loyales au président Hadi ont renforcé leur contrôle, en multipliant les barrages routiers, selon des correspondants de l’AFP.

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Le mouvement Ansaruallah, autre nom des Houthis, qui est soupçonné d’avoir le soutien de l’Iran, a déferlé en septembre 2014 à Sanaa puis étendu son influence vers l’ouest et le centre du Yémen. S’il a rencontré peu de résistance de la part des forces gouvernementales, il en est tout autre avec Aqpa qui a revendiqué depuis septembre de nombreux attentats contre les Houthis. Aqpa est considéré comme la branche la plus dangereuse d’Al-Qaïda.

Les espoirs suscités par l’ouverture d’un dialogue destiné à sortir le Yémen de la crise, parrainé par l’ONU, sont quasiment morts et les observateurs évoquent un sérieux risque de guerre civile.

Un pays « dangereux »

Par ailleurs, on ignore toujours le sort d’Isabelle Prime, avec son interprète yéménite dans le centre de Sanaa par des hommes armés. Jeudi 19 mars, sa libération avait été annoncée mais la mère de la jeune femme a démenti l’information. Le Premier ministre français, Manuel Valls, interrogé jeudi, est resté très prudent, indiquant lors d’une conférence de presse qu’il n’avait « rien à annoncer à ce stade ».

Après cet enlèvement, le ministre des Affaires étrangères , qualifiant le Yémen de « pays extrêmement dangereux ». Début février, la France et d’autres pays occidentaux.

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