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Politique

Ces 5 mesures du FN qui effarent le patronat

Devant le haut niveau électoral du Front national, le Medef s'inquiète: les thèses économiques du parti ne tiennent toujours pas la route… Les patrons pourraient donner de la voix contre ce programme fou.
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Gattaz
Pierre Gattaz envisage de prendre la parole sur le FN mi-avril
BERTRAND GUAY / AFP

Une large victoire du Front national aux élections départementales des 22 et 29 mars pourrait déboucher sur une initiative inattendue: le Medef est en effet prêt à sortir de sa réserve, et a décidé de passer au peigne fin les propositions économiques de Marine Le Pen, effaré par leur manque de réalisme. Au point que son président Pierre Gattaz envisage de prendre la parole sur le sujet mi-avril. Quitte à rompre avec son habitude de ne pas intervenir directement dans le débat électoral.

Au Medef, on se souvient des remous internes qu’avait provoqués la publication en 2011 d’Un piège bleu marine, par sa prédécesseur Laurence Parisot. "Nous considérons que Marine Le Pen représente un danger pour notre pays, avait alors déclaré la patronne du Medef. Son programme économique aboutirait à un chaos." Quatre ans après, pourtant, le diagnostic n’a pas changé dans les rangs patronaux. Coup de projecteur sur 5 propositions identifiées comme aberrantes par le Medef.

 >> Augmentation de tous les salaires jusqu’à 1.500 euros net

C’est la première mesure du "Projet pour la France" de Marine Le Pen, dans une rubrique fourre-tout intitulée «relance de l’économie». Au côté d’une baisse de 5% des tarifs du gaz, de l’électricité et du train, de 20% de la taxe sur l’essence (TIPP) et de la revalorisation des retraites, le FN promet un coup de pouce de 200 euros net à tous les salariés touchant moins de 1.500 euros –le Smic étant à 1.135 euros net aujourd'hui. Une mesure qui coûterait environ 20 milliards d'euros, plomberait la compétitivité des entreprises et risque de faire bondir le chômage des salariés les plus modestes.

>> Départ à la retraite à 60 ans

Le Front national ne se soucie guère du trou des retraites. S’il prenait le pouvoir, il ramènerait du jour au lendemain l’âge légal de départ à 60 ans, contre 62 aujourd’hui. La durée de cotisation serait aussi abaissée à 40 années, alors qu’elle doit atteindre 42 années en 2023 et 43 en 2035. Les dépenses de retraite en seraient alourdies de plusieurs milliards chaque année (13 à l’horizon 2050 selon le Conseil d’orientation des retraites), alors même que le déficit s’élèvera déjà à 11 milliards en 2018.

>> Sortie de l’euro

L’abandon de la monnaie européenne est moins clair que par le passé dans le projet du FN. Il s’agit désormais d’organiser un référendum sur une "évolution de l’euro qui deviendrait une monnaie commune coexistant avec le franc qui serait rétabli". Une vraie usine à gaz monétaire qui devrait faire exploser le montant de la dette publique et les taux d’intérêt auxquels la France emprunte.

>> Fusion entre la taxe foncière et l’ISF

Jugée injuste, la taxe foncière sera tout bonnement supprimée et fondue avec l’impôt sur la fortune (ISF) pour instaurer un "impôt progressif unique sur le patrimoine". Seul défaut, la fusion de ces deux impôts qui n’ont pas la même assiette s’annonce complexe. Actuellement, l’ISF alimente le budget de l’Etat, tandis que la taxe foncière finance les collectivités locales.

>> Nationalisation partielle des banques de dépôt

Voilà une idée qui rappelle le programme de Mitterrand en 1981. "Les banques de dépôt feront l’objet d’une nationalisation partielle aussi longtemps que nécessaire pour assainir les pratiques bancaires". Sans plus de précision sur ce montage financier qui exigerait pour l’Etat de débourser 45 milliards d’euros rien que pour racheter un tiers de la Société générale, du Crédit Agricole et de BNP. Une proposition totalement irréaliste en période de disette budgétaire.

Laurent Fargues pour ChallengeSoir

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