Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Final Fantasy
Square Enix

« Final Fantasy », saga emblématique de l'histoire du jeu vidéo

Par  et
Publié le 20 mars 2015 à 18h02, modifié le 23 mars 2015 à 14h40

Temps de Lecture 5 min.

« Un univers fleuve, très élargi et très étendu, comparable à Star Wars pour le cinéma. » C'est par ces mots que Georges Grouard – ancien rédacteur en chef de plusieurs magazines consacrés aux jeux de rôle sur consoles, plus connu sous son pseudonyme de Jay – décrit la saga Final Fantasy. Son dernier hors-série en date, Final Fantasy Type-0 HD, réédition en haute définition d'un épisode portable de 2006 jusqu'alors inédit hors du Japon, est sorti ce vendredi 20 mars.

Plus orienté action qu'à l'accoutumée, il ne s'inscrit dans la continuité d'aucun autre opus majeur de la série, mais en conserve certaines marques de fabrique, comme l'urbanisme mégalomaniaque, le souffle lyrique, l'imaginaire débridé et quelques éléments récurrents de la série, comme les « chocobos », ces créatures à mi-chemin entre les autruches et les poussins géants qui peuvent servir de monture. Surtout, Final Fantasy Type-0 HD est vendu avec un code de téléchargement permettant d'accéder à la version de démonstration de Final Fantasy XV, le prochain jeu de la saga, en développement depuis près de dix ans.

Un chocobo dans Final Fantasy VI. La créature est l'un des animaux emblématiques de la série.

Quatorze épisodes, des dizaines de hors-séries

« Final Fantasy, c'est une marque historique de l'industrie, qui va bientôt avoir 30 ans et avec laquelle le jeu vidéo a grandi », assure Florent Moreau, directeur général de Square Enix France. Depuis son lancement à la fin des années quatre-vingt au Japon, la série s'est écoulée à plus de 75 millions d'exemplaires dans le monde – et encore, en comptant uniquement les quatorze épisodes canoniques – reconnaissables à leur numérotation en chiffres romains –, et non les dizaines de hors-séries en tous genres (comme ce Final Fantasy Type-0 HD), les expérimentations saugrenues (comme le jeu de course Chocobo Racing) ou le récent Dissidia Final Fantasy, un jeu de combat ; en tout, la saga compte plus d'une soixantaine de titres.

La série naît en 1987. La légende raconte qu'elle tient son nom de la situation financière précaire de son éditeur japonais, Square, durant le développement. Hironobu Sakaguchi, son créateur, l'intitule Final Fantasy, « la dernière fantaisie », persuadé que la société ne lui survivra pas. Erreur : 2,5 millions de cartouches vendues plus tard, le jeu de rôle s'impose comme l'un des plus gros succès des années 1980 au Japon.

Sa recette ? Un savant mélange entre une partie d'exploration libre dans un monde heroic fantasy, et des combats au tour par tour inspiré des jeux de plateau. Comme Dragon Quest, sorti un an avant lui, Final Fantasy est une sorte de Donjons & Dragons virtuel à la japonaise. Trois épisodes voient le jour sur Famicom (la console NES japonaise), et trois autres sur Super Nintendo. Ceux-ci seront les premiers à être systématiquement traduits en anglais (le II et le III ne l'avaient pas été), mais resteront cantonnés au territoire américain. Les épisodes V et VI témoignent d'une sophistication de plus en plus poussée, et d'audaces narratives et musicales auxquelles le jeu vidéo n'est jusqu'alors pas habitué.

La révolution « Final Fantasy VII »

Mais c'est véritablement avec Final Fantasy VII, initialement prévu sur Nintendo 64 et finalement développé sur PlayStation, que la saga passe un cap. « Le VII est le plus bouleversant, car il ouvre la série à l'international et introduit les premières scènes cinématiques. Pour la première fois, on voit les héros représentés », remarque Georges Grouard.

Comme beaucoup, Frantz, un fan de la saga qui travaille aujourd'hui dans le jeu vidéo, a découvert la série avec Final Fantasy VII, le premier titre de la série traduit et distribué en France. Le jeune homme n'a alors qu'une dizaine d'années. « Ce fut, je crois, ma première expérience de jeu de rôle et probablement la plus marquante, malgré sa difficulté pour mon âge. La saga m'a alors suivi jusqu'à aujourd'hui et hormis le XI [le premier en ligne], j'ai acheté tous les épisodes canoniques sortis à ce jour. »

Vivi, le gentil mage noir, personnage-clef de « Final Fantasy IX », sorti en 2001 en Europe.

Florian, informaticien de 24 ans, a découvert la série avec le septième épisode, mais a surtout plongé avec le neuvième opus, sur lequel il compte plus de 1 000 heures de jeu. « Une fois celui-ci fini dans tous les sens, j'ai essayé les anciens, ceux que j'étais trop jeune pour connaître, d'autant qu'ils n'étaient pas édités en France. » Pour pouvoir jouer aux plus anciens titres, il utilise des émulateurs, ces programmes permettant de faire fonctionner des jeux vidéo sur ordinateur, quelle que soit leur console d'origine, avant que les premières compilations n'apparaissent sur PlayStation.

Avec ses histoires de longue haleine, ses personnages complexes et l'épaisseur de ses univers, la série est de celles qui stimulent l'imaginaire et la curiosité des joueurs. « Final Fantasy représente beaucoup de choses. Grâce à elle, j'ai pu faire de formidables rencontres et j'ai appris énormément de choses, que ce soit en mythologie, en philosophie… », raconte Nicolas, 21 ans, étudiant en école de communication.

Des critères non négociables

Pour Georges Grouard, certains critères ne sont pas négociables. « Un mauvais Final Fantasy, c'est celui qui ne maintient pas le niveau d'exigence de la série, ou dont le scénario est nul, comme le XII, qui essaie de se démarquer en prenant la forme d'un jeu ouvert. Les épisodes en ligne, aussi. Le XIV, Square Enix a dû le refaire entièrement. Les codes ne sont pas respectés. Il y a des trucs immuables. »

Le Monde
Offre spéciale étudiants et enseignants
Accédez à tous nos contenus en illimité à partir de 9,99 €/mois au lieu de 11,99 €.
S’abonner

Les fans seraient-ils conservateurs ? « Chaque Final Fantasy est un jeu différent de par son scénario, son univers, ses personnages et même la manière dont on y joue, rappelle Florent Moreau. C'est pour ça que leur popularité varie beaucoup d'un épisode : même au sein de la communauté, les joueurs ne sont pas tous d'accord sur ce qu'est un bon Final Fantasy ! »

Une série sur le déclin ?

La preuve, depuis l'épisode VII, aucun Final Fantasy n'a réussi à faire l'unanimité. Les grandes heures de la saga sont-elles derrière elle ? Le débat revient régulièrement, notamment depuis que Square multiplie les jeux dérivés et que trois des artisans historiques de la série s'en sont éloigné : Hironobu Sakaguchi, Nobuo Uematsu et Yoshitaka Amano, respectivement producteur, compositeur et illustrateur.

Sorti en 2010, Final Fantasy XIII n'a pas fait l'unanimité, mais a connu plusieurs suites, aux ventes plus confidentielles.

« La série n'est pas en train de dépérir. Les derniers épisodes (le XIII-2 et Lightning Returns : Final Fantasy XIII) compliquent un peu la compréhension des ventes mais Final Fantasy XIII, le dernier opus majeur, n'est pas loin du niveau de succès de Final Fantasy VII en France », rétorque Florent Moreau, de Square Enix France. Le dernier épisode canonique s'est écoulé à 500 000 exemplaires en France – un chiffre correct, alors que l'accueil critique était plutôt tiède.

« Il faut garder en tête que Final Fantasy VII a été un phénomène exceptionnel, c'est difficile de s'y comparer », rappelle M. Moreau. Avec 9,9 millions d'exemplaires vendus au niveau mondial, Final Fantasy VII a en effet établi le record de la série. A la fin du mois de mars 2014, le XIII atteignait un niveau de vente cumulée de 6,6 millions, quatrième plus grosse performance de la saga.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.