Tout le dossier Tout le dossier
-
Industrie
Plusieurs hypothèses pour un crash, de nouvelles têtes chez GDF Suez, Amazon… La revue de presse de l'industrie
-
Editorial
Les ports, cet atout que la France délaisse au mépris de sa compétitivité
-
Dirigeants
Défié par Sanofi, le président sortant de Medicen retire sa candidature
-
Téléphonie mobile
Telefonica et Hutchison se sont définitivement mis d'accord sur la vente d'O2
-
Conjoncture
Aux USA, la croissance manufacturière est au plus haut depuis le mois d'octobre
-
Industrie
En forme en 2014, les industriels de la chimie restent prudents pour 2015
-
Industrie
Hyundai a de gros objectifs en 2015 aux USA
-
Production manufacturière en hausse de 0,3% en décembre aux USA
Les ports, cet atout que la France délaisse au mépris de sa compétitivité
Thibaut De Jaegher
\ 07h11
Thibaut De Jaegher
Comme on le souffle souvent sur le ton de la boutade, le premier port français n’est ni Le Havre ni Marseille, mais Anvers. Cette maxime est évidemment trop caricaturale pour être parfaitement exacte mais, comme toute maxime, elle recèle sa part de vérité. La position dominante du port belge sur une large partie nord de notre pays révèle en creux une faille dont presque personne ne parle : la France n’a pas su faire émerger de grand port sur son littoral. En Europe et a fortiori dans le monde, notre pays est un Petit Poucet au pays des conteneurs. L’essentiel des volumes marchandises (conteneurs ou vrac) passe par l’Europe du Nord : Rotterdam, Anvers, Hambourg, Bremerhaven. Ces quatre ports confisquent à eux seuls près de 89 % du trafic européen ! Le leader français, Haropa, le port du Grand Paris regroupant Le Havre, Rouen et Paris, ne capte que 6 % du marché. Marseille, malgré sa position géographique stratégique sur la Méditerranée et la route de l’Asie, arrive encore plus loin derrière.
Est-ce grave, docteur ? Un peu, oui. Toutes les grandes économies du monde, toutes les capitales économiques mondiales, celles qui réussissent à exporter une part conséquente de leurs productions disposent d’un port puissant. C’est d’ailleurs une loi historique et intangible des économies florissantes, de la Venise d’hier à la Chine d’aujourd’hui. Pour s’en convaincre, il suffit de se replonger dans le livre de Jacques Attali, « Une brève histoire de l’avenir », paru en 2006, où l’auteur, dresse le portrait-robot de ces villes-mondes. À sa lecture, on comprend que, pour la France, la faiblesse de nos ports est clairement un handicap. Un handicap d’autant plus criant que nous avons la première façade maritime d’Europe !
Il est d’ailleurs étonnant de voir que l’on ne parle jamais de nos ports quand on se lamente du déficit commercial français ou de la compétitivité de notre pays. Le sujet des ports et de leur développement dépasse pourtant le cadre des seules autorités portuaires. Ce n’est pas qu’une histoire de docks mais aussi d’infrastructures, notamment logistiques, et de volonté politique. À l’heure où la France tente de se réindustrialiser, il faut qu’elle prenne conscience qu’il n’y a pas de grand pays industriel qui ne soit pas aussi un grand pays portuaire.
SUR LE MÊME SUJET
PARCOURIR LE DOSSIER