Irina Vlah n’a pas attendu que les résultats officiels des élections de Gagaouzie soient publiés : le nouveau bashkan (gouverneur) de cette région autonome de Moldavie a fêté sa victoire (53 % des voix) dès le jour du scrutin, dimanche 22 mars. Comme le raconte le quotidien moldave Ziarul National, “feux d’artifice et courses d’automobiles” ont accueilli tout d’abord l’élection d’une femme à la plus haute fonction de la région de Gagaouzie, et ensuite la victoire des forces prorusses dans cette campagne émaillée de quelques accrochages entre autorités moldaves et russes.

“Facteur russe”

L’ancienne députée communiste au Parlement moldave a gagné cette élection sous l’étiquette socialiste, avec un slogan pour le moins dérangeant pour Chisinau : “Ensemble pour la Russie”. Le journal russe Nezavissimaïa Gazeta estime que le “facteur russe” a joué à plein lors de ces élections : Irina Vlah avait été reçue à Moscou par la présidente du Conseil de la Fédération (Sénat), et des députés russes s’étaient rendus en Gagaouzie durant la campagne. Ce que les autorités de Chisinau avaient dénoncé comme une ingérence dans les affaires moldaves et les avait poussés à interdire de territoire les journalistes russes souhaitant couvrir l’événement.

Référendum

Selon le quotidien moscovite, le président moldave Nicolae Timofti a jugé utile de convoquer le Haut conseil de sécurité nationale dans la foulée immédiate des élections. Le titre de bashkan, équivalent à celui de gouverneur, permet à l’élue d’intégrer automatiquement le gouvernement moldave.

En février 2014, les habitants de Gagaouzie se sont prononcés, lors d’un référendum, à 95 % en faveur de l’intégration de leur région à l’Union économique eurasiatique de Vladimir Poutine, et pour le droit à la sécession “au cas où la Moldavie perdrait son indépendance [en se réunifiant à la Roumanie]”. A l’est du Dniestr, la région de Transdniestrie, majoritairement peuplée de russophones, a quant à elle fait sécession de la Moldavie en 1991.