
Depuis dimanche, le Front national assure être le « premier parti de France » sur la foi des résultats du premier tour des cantonales. Un titre qui a été contesté mais qui s'appuie sur les étiquetages politiques des binômes de candidats.
Pourquoi cet imbroglio ? Pour ces élections, une nouvelle règle a été mise en place : dans chaque canton se présentaient des binômes, un homme et une femme, qui n'avaient pas forcément la même étiquette politique. On pouvait associer un candidat UMP et une candidate UDI, une PS et un PRG, une PCF et un EELV...
Présence éclatée des candidats
Pour y voir plus clair, le ministère de l'intérieur a donc décidé d'attribuer des étiquettes non pas à chaque candidat mais aux binômes : « union de la droite », « union de la gauche », socialistes, front de gauche... Evidemment, ce choix a fait des mécontents, parfois à juste titre. Le cas le plus emblématique est celui des élus communistes ou du parti de gauche, qui partaient souvent alliés aux écologistes d'EELV. Leurs listes étaient donc parfois classées comme « divers gauche », parfois « communistes », parfois « parti de gauche »...
Le même scénario s'est joué à droite : les candidats de l'UMP faisaient souvent équipe avec l'UDI, mais aussi avec d'autres sensibilités politiques, « divers droite », « sans étiquette »... D'où une présence éclatée entre tendances UMP, « union de la droite », UDI ou « divers droite ».
Dans cette confusion, un seul parti a présenté sous la même étiquette, des binômes de candidats qui ont été rassemblés dans la même nuance : le Front national.
Nous avons récupéré les étiquettes individuelles de chaque candidat parmi les 4 000 binômes qui se sont présentés dimanche. Dans la datavisualisation ci-dessous, ces étiquettes sont à droite ; le groupe de nuance auxquelles elles étaient rattachées par le ministère, à gauche.
La taille des traits de couleur montre le nombre de candidats qui avaient cette étiquette. On le constate d'un coup d'œil : le FN était celui qui présentait, de loin, le plus de candidats étiquetés à son nom, quand les autres étaient bien plus dispersés. Là où il était complexe de compter les résultats de l'UMP, par exemple, puisqu'une bonne partie était comptée comme « union de la droite » voire « divers droite », ceux du FN étaient plus faciles à lire.
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