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Pédophilie et école : «On peut parler d'omerta aujourd'hui»

Martine Brousse. Christophe Morin /IP3 PRESS/MAXPPP

INTERVIEW - Pour Martine Brousse, présidente de l'association La Voix de l'Enfant, certains drames pourraient être évités.

LE FIGARO. - L'affaire de Villefontaine aurait-elle pu être évitée?

Martine BROUSSE. - Il n'y a pas de risque zéro mais certains drames pourraient être évités. Nous proposons depuis cinq ans que la consultation du fichier judiciaire des auteurs des infractions sexuelles ou violentes soit obligatoire pour les structures qui font appel à des personnes travaillant auprès des enfants. De plus, l'interdiction d'exercer auprès d'enfants devrait être prononcée systématiquement pour les pédophiles. Il n'est pas question de les empêcher de travailler mais de côtoyer des enfants dans le cadre de leur métier. Nous nous sommes constitué partie civile dans l'affaire de Villefontaine afin de mieux comprendre quels ont été les dysfonctionnements.

Y a-t-il une omerta sur les affaires de pédophilie à l'Éducation nationale?

En 1997, Ségolène Royal, alors ministre déléguée à l'Enseignement scolaire, avait dénoncé une omerta sur les agressions sexuelles à l'école. Un circuit d'information avait été mis en place pour améliorer leur signalement. Ce processus a été abandonné et je pense que l'on peut à nouveau parler d'omerta aujourd'hui. L'actuelle secrétaire d'État à la Famille a lancé une concertation sur la protection de l'enfance, mais il y a urgence à mieux prendre en compte les situations révélées dans les établissements scolaires.

Les atteintes sexuelles sur des enfants sont-elles nombreuses dans le cadre scolaire?

80 % des atteintes sexuelles sur mineurs sont intrafamiliales mais nous suivons chaque année des affaires de pédophilie qui ont lieu dans des écoles ou dans le milieu institutionnel de l'aide à l'enfance. Il ne faut pas oublier que les pédophiles cherchent à travailler là où il y a des mineurs. Nous étudions actuellement plusieurs plaintes de parents dont les enfants, âgés de 4 à 6 ans, auraient subi des atteintes sexuelles d'un instituteur. Les parents sont en attente d'information sur l'instruction qui est en cours depuis 2013.

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59 commentaires
  • NondeNon

    le

    "En 1997, Ségolène Royal, alors ministre déléguée à l'Enseignement scolaire, avait dénoncé une omerta sur les agressions sexuelles à l'école" : de 2002 à 2012 , qu' a fait la droite tenante de la rigueur ?

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