Singapour : après les émeutes, la répression

Les immigrés indiens, à l'origine d'une flambée de violence dans la nuit de dimanche à lundi, vont être jugés avec "sévérité", prévient le gouvernement.

Source AFP

Les émeutes sont parties de Little India, un des quartiers d'immigrés de l'île.
Les émeutes sont parties de Little India, un des quartiers d'immigrés de l'île. © Reuters

Temps de lecture : 2 min

Près de quatre mille immigrés ont été interrogés et des dizaines ont été inculpés à Singapour dans le cadre de l'enquête sur des émeutes, les pires depuis plus de quarante ans, qui ont choqué la cité État. Quelque 3 700 travailleurs étrangers ont été interrogés et 176 personnes ont été conduites à un poste de police pour enregistrer leur témoignage, a indiqué mercredi une porte-parole de la police, sans plus de précisions. Trois autres Indiens ont été arrêtés et seront inculpés dans la journée, après 24 de leurs compatriotes qui l'avaient déjà été mardi, a précisé la police. Ils risquent une peine maximale de sept ans de prison, ainsi que des coups de canne, pour leur participation présumée aux émeutes.

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Le ministre de l'Intérieur, Teo Chee Hean, a indiqué que la police avait accru ses patrouilles dans les zones où s'entassent les travailleurs étrangers. "L'enquête se poursuivra jusqu'à ce qu'on se charge avec fermeté, justice et sévérité de tous ceux qui ont violé la loi", a-t-il ajouté dans un communiqué. Les violences, survenues dans la nuit de dimanche à lundi dans le quartier de Little India, ont profondément choqué la riche capitale financière, très à cheval sur l'ordre. Réagissant à la mort d'un des leurs dans un accident de bus, environ 400 immigrés du sous-continent indien ont incendié ou endommagé 25 véhicules, dont 16 voitures de police. Les troubles ont fait 39 blessés, selon les forces de l'ordre.

Face cachée du dragon asiatique

Les autorités ont appelé au calme, enjoignant à la population de ne pas laisser ces violences troubler l'harmonie multiethnique que le gouvernement entend promouvoir. Les émeutes, les pires depuis les troubles raciaux de 1969, révèlent la face cachée de la cité État, dont la richesse dépend d'une cohorte d'immigrés, notamment indiens, qui s'estiment souvent les laissés-pour-compte du miracle économique singapourien. Près de 700 000 étrangers détiennent un "permis de travail" à Singapour, occupant la plupart du temps des emplois dans la construction ou les activités portuaires.

Les analystes ont mis en garde contre tout amalgame, après des spéculations selon lesquelles les violences pourraient augurer d'un retour aux heures noires de Singapour à la fin des années 1960, marquées par des émeutes raciales. Des témoins ont indiqué que l'alcool aurait en fait pu jouer un rôle majeur. Les Singapouriens d'ethnie chinoise forment la grande majorité des 5,4 millions d'habitants, suivis des Malais, de confession musulmane, puis des Indiens.

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Commentaires (6)

  • faiko

    Je connais très bien la ville de Singapour et j'adore cette ile pour sa beauté, sa propreté et sa discipline. Voilà ce que nous devrions vivre en France, si toutes les lois étaient appliquées à la lettre.
    Je suis d'accord avec "PLAGRANGE".
    Si la vie, les lois d'un pays ne vous conviennent pas, retournez chez vous.
    Faiko.

  • romain88

    Derrière la belle facade moderne et prospère, où vivent les expatriés, se cache une réalité terrifiante : des centaines de milliers de travailleurs esclaves venus d'Inde, du Pakistan ou d'Indonésie, mal payés, entassés dans des taudis, sans droit de grève ni droit tout court, et pourtant sans ces immigrés ces villes-Etat s'écrouleraient. Ces villes ont érigé l'esclavage moderne en modèle de développement. Sans compter que Singapour comme Dubai ne sont pas de vraies démocraties pour leurs propres citoyens, les partis politiques d'opposition sont interdits ou réprimés, la presse est controlée par le régime, les syndicats interdits ou réprimés.

  • neptune

    Je croyais que ce mot n'existait plus dans la langue française ? Donc les Indiens, ou les Chinois, ou les Malais pourraient être racistes là-bas. Mais non en Europe. Ah sémantique quand tu deviens métasémie...