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Chômage : Jean Tirole appelle à réformer le marché du travail

REPLAY / ÉDITO - Le prix Nobel d'économie Jean Tirole appelle à une grande réforme du marché du travail, notamment à une simplification du licenciement.

François Lenglet
François Lenglet
Crédit : Damien Rigondeaud
Chômage : Jean Tirole appelle à réformer le marché du travail
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François Lenglet
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Voilà que des économistes lancent un appel pour l'emploi. Parmi eux figure l'un de nos plus éminents Français. Il s'agit de notre tout récent prix Nobel, Jean Tirole, qui s'est associé à une douzaine de ses confrères pour lancer cet appel à la réforme du marché du travail, publié dans le quotidien Les Echos.

C'est rare que les économistes prennent ainsi la parole dans le débat public. Jean Tirole utilise sa réputation désormais mondiale pour pointer l'incroyable exception française, le chômage qui, dit-il, "n'est pas descendu en dessous de 7% de la population active depuis 1982". Ça fait trente-cinq ans. Presque deux générations !

Il recommande quatre actions. D'abord, un système de formation efficace pour les chômeurs. Ensuite, une assurance chômage avec une sorte de bonus/malus pour les entreprises, qui paieraient leurs cotisations chômages plus ou moins cher en fonction du nombre de licenciements qu'elles effectuent. Il prône également une baisse du coût du travail avec allègement de charges. Et enfin, une réforme du droit du licenciement, permettant à une entreprise de se séparer de ses salariés plus facilement.

Mieux vaut prévenir que guérir

Un tel programme peut-il aider à créer des emplois chez nous ? La formation des chômeurs, ça ne mange pas de pain. Le bonus-malus pour l'assurance-chômage, pourquoi pas ? Ça fonctionne comme cela aux États-Unis. La baisse du coût du travail, c'est déjà fait, avec les allègements Fillon et le pacte de responsabilité.

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La vraie bombe, c'est la réforme du licenciement. Jean Tirole et ses cothurnes proposent de permettre les licenciements non plus seulement aux entreprises en difficulté, mais à celles qui voudraient améliorer leur compétitivité. Une rupture considérable avec les pratiques actuelles, où les juges, lorsqu'ils sont sollicités pour apprécier la légalité d'un licenciement, peuvent remettre en cause la décision du patron, si l'entreprise ne subit pas de troubles économiques avérés.

Mieux vaut prévenir que guérir, disent les économistes, et permettre des licenciements avant qu'il ne soit trop tard. Ils préconisent également de supprimer l'obligation de reclassement faite aux entreprises, pour retrouver un poste aux salariés victimes d'un plan social, dans une filiale ou un autre département.

Avec un peu plus de flexibilité, on pourrait libérer un gisement d'emploi dans les petites entreprises

François Lenglet

Ces chants "tiroliens" vont froisser bien des oreilles chez nous, car c'est le discours des patrons. Mais sur ce point, il faut aussi admettre que c'est celui du bon sens. Si j'ai un engagement à prendre et que j'ai la certitude de ne pas pouvoir m'en défaire, je serai beaucoup plus hésitant.

Si donc je voulais embaucher et que je sais que je ne pourrai pas licencier, même si mes commandes diminuent, je préfère ne pas prendre le risque. À l'inverse, si je ne suis pas trop contraint, je prends le risque de créer des emplois.

Avec un peu plus de flexibilité, on pourrait libérer un gisement d'emploi dans les petites entreprises. Bien sûr, pour les salariés, c'est moins de protection en apparence. Mais tout cela peut s'organiser, en assurant des indemnités solides. Et surtout, si on a la possibilité de retrouver un job facilement, tout le monde est gagnant.

L'Europe s'y met déjà

Toute l'Europe du Nord pratique ces politiques depuis longtemps. L'Espagne les a adoptées en partie il y a peu. L'Italie vient de faire voter une réforme très similaire, qui supprime le fameux article 18, qui permettait à un salarié de se faire réintégrer par un tribunal dans l'entreprise qui l'avait licencié, même trois ans plus tard. Matteo Renzi, le président du Conseil italien, espère bien lever ainsi les freins à la création d'emplois.

Au fait, savez-vous quelle est la région d'Europe dont le taux de chômage est le plus faible, à moins de 4% de la population active ? Elle est située en Autriche et elle s'appelle... Le Tyrol. Ca ne s'invente pas.

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