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Le Comité d’éthique ne préconise pas d’ouvrir le don du sang aux homosexuels

L’avis du CCNE est un revers pour Marisol Touraine, qui souhaite faire évoluer la législation, comme le demandent les associations.

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Publié le 31 mars 2015 à 16h13, modifié le 19 août 2019 à 12h57

Temps de Lecture 2 min.

Une collecte à l'Etablissement français du sang, à Paris, en juillet 2012.

Plus de deux ans après avoir été saisi par la ministre de la santé, Marisol Touraine, sur l’éventuelle ouverture du don du sang aux homosexuels, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) préconise… d’attendre. L’instance, dont l’avis est consultatif, recommande d’effectuer des recherches et de maintenir l’interdiction. « En raison d’un manque de connaissances, lever la contre-indication pourrait entraîner une augmentation du risque de transmission du VIH pour le receveur », explique Jean-Claude Ameisen, président du comité qui a rendu son avis à la quasi-unanimité, mardi 31 mars.

Un résultat « un peu maigre » pour le directeur général de l’association de soutien aux jeunes homosexuels et transsexuels Le Refuge, Frédéric Gal. Les associations de défense des droits des homosexuels réclament de longue date la levée de l’interdit, qu’ils considèrent comme une discrimination. « Je suis triste et en colère, tonne Sylvie Delanoy, présidente de l’association Contact, qui rassemble des parents de jeunes homosexuels. C’est comme si on pensait que tous les gays ont une sexualité débridée. »

Pour Mme Touraine, les conclusions du CCNE, bien que consultatives, sont un revers. Elle avait fait un pas, mardi 17 mars, vers une modification du questionnaire préalable au don du sang, qui exclut aujourd’hui les personnes homosexuelles de sexe masculin en raison de la plus forte prévalence du VIH dans cette population.

« Confiance »

Dès juin 2012, Mme Touraine avait voulu revenir sur le critère de l’inclination sexuelle, avant de faire marche arrière — comme ses prédécesseurs — en réclamant « une garantie absolue que cela n’apportera pas davantage de risques » pour les receveurs. Sur ce point capital, le CCNE botte en touche. « Nous ne pouvons pas dire s’il y aura plus ou moins d’infections si la contre-indication devenait temporaire », déclare son président.

« Il faut s’interroger sur la confiance que l’on peut accorder aux déclarations lors des questionnaires, affirme également M. Ameisen. Est-ce plus fiable de demander à une personne si elle est homosexuelle ou si elle a eu récemment des comportements à risque ? Rien ne remplace le dialogue avec un praticien qui permettrait d’éviter que des personnes à risque ne donnent leur sang. »

Selon l’Institut de veille sanitaire, le nombre de personnes contaminées par le VIH est 65 fois plus élevé parmi les hommes homosexuels que dans le reste de la population. Le nombre de nouvelles infections enregistrées chaque année y est 200 fois plus élevé. Et les contrôles ne sont pas infaillibles car le virus reste indétectable pendant douze jours. « Regardez ce qui se fait ailleurs où l’interdiction n’est que temporaire. Le délai de douze jours est suffisamment court aujourd’hui pour que l’on puisse trouver des solutions intermédiaires », affirme M. Gal. Le CCNE recommande des études sur l’évolution du risque de transmission dans les autres pays afin d’arriver, à terme, à une contre-indication temporaire et non définitive.

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