L’information a fait l’effet d’une bombe. Jeudi 2 avril, l’Autorité de la concurrence est intervenue simultanément au siège de SFR à Saint-Denis et celui de Numericable à Champs-sur-Marne dans le cadre d’une enquête, menée conjointement avec la DGCCRF, sur les conditions d’achat de l’opérateur télécoms par le groupe dirigé par Patrick Drahi. Elle a procédé à "la mise sous scellés de certains bureaux", a ensuite précisé le groupe dans un communiqué.
Interrogée par l'AFP, l'Autorité de la Concurrence a reconnu "avoir mené des opérations de visite et de saisie dans le secteur des télécoms" mais s'est refusée à tout autre commentaire sur la raison de sa visite. La direction de Altice/Numericable a néanmoins précisé que l’Autorité de la concurrence "s’assure du respect des conditions de rachat de SFR par Numericable group".
Avis positif
SFR, numéro deux du secteur des télécoms avant l’arrivée de Free, a été vendu au groupe Altice/Numericable en mars 2014 pour 13,5 milliards d’euros. Son ancienne maison mère, Vivendi, souhaitait alors se recentrer sur les médias et céder ainsi ses participations dans le secteur télécoms. Une opportunité qu’a saisie à la volée Patrick Drahi. Alors qu’il n’était pas le mieux placé au départ dans la bataille - Bouygues Telecom était aussi sur les rangs, soutenu par le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg, l’homme d’affaires a réussi à convaincre le conseil de surveillance de Vivendi après avoir relevé une ultime fois son offre.
L’Autorité de la concurrence avait émis un avis positif sur cette vaste opération de concentration du secteur le 27 octobre 2014. L’institution dirigé par Bruno Lasserre avait un moins plus tard donné son feu vert au rachat de Virgin Mobile par Numericable. Le nouvel ensemble cumule un peu moins de 23 millions de clients mobiles et 7 millions sur le fixe. Il a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires "pro forma" de 11,44 milliards d’euros.
(avec AFP)