Christian Favier a retrouvé sans surprise son fauteuil à la présidence du conseil général du Val-de- Marne, restant ainsi le seul communiste à la tête d’un département. Il a été élu, dès le premier tour, par 28 voix contre 22 à son adversaire UMP, Olivier Capitanio. Aucun bulletin tant à gauche qu’à droite n’a manqué à chacun des deux candidats.
Elu conseiller général, puis départemental, du canton de Champigny Ouest depuis 1994, et président depuis 2001, année où il a succédé à un autre communiste, Michel Germa, M. Favier confie qu’il a vécu la plus difficile élection à laquelle il s’est présenté, « en raison des contextes politique et institutionnel avec notamment la remise en cause des départements ».
Devant « la situation politique si particulière avec la montée de la droite, il a été jugé utile, dit-il, que je puisse continuer ». Il y a près de deux ans, il avait laissé entendre qu’il ne se représenterait pas, donnant la préférence à son mandat de sénateur, pour lequel il a été élu pour la première fois en 2011. Quoi qu’il en soit, en 2017, il devra choisir. D’ici là, il entend exercer pleinement sa présidence, se refusant à la qualifier de transition. Son élection est la marque d’un apaisement des relations entre PCF et PS.
« Faiseurs de roi »
En février, Luc Carvounas, sénateur et maire d’Alfortville et premier secrétaire fédéral du Parti socialiste, menaçait de ne pas participer à l’exécutif départemental : « Nous nous réservons le droit d’être ou non dans la majorité, une fois les élections achevées, en fonction de la manière dont se sera déroulée la campagne. (…). Nous préférons avec Abraham Johnson, président du groupe socialiste et républicain au sein du conseil général, être un groupe sans délégation d’exécutif mais un groupe qui pèse. »
Il rappelait même, une autre fois, à ses camarades communistes que « les faiseurs de roi dans une assemblée de gauche, demain, et ce quel que soit le rapport de forces seront les socialistes ». Le groupe UMP étant le plus nombreux, leur entente était inévitable mais sur quelles bases et à quel prix. Signe de relations apaisées, le PS qui a perdu deux sièges garde le même nombre de vice-présidents et M. Johnson précédemment conseiller général délégué devient 2e vice-président.
Bien évidemment, la droite, par la voix de son leader Olivier Capitanio n’a pas manqué d’essayer d’enfoncer un coin dans cette alliance qu’elle qualifie de « mascarade », déclarant « sur le fond, on sait qu’ils ne sont plus d’accord sur rien. Vous allez devoir consacrer davantage de temps à vos divergences qu’au bien-être des Val-de-marnais ». M. Capitanio devait aussi s’attaquer au découpage électoral, cause selon lui de la défaite de la droite qui a réuni près de 52 % des voix.
« Vous avez juridiquement le pouvoir alors que vous êtes politiquement minoritaires », a-t-il lancé à l’ensemble de la gauche départementale. Ce à quoi M. Favier a répliqué : « En gardant les anciens cantons, les projections qui ont été faites montrent que le département n’aurait pas basculé. La gauche en aurait gagné 26 sur 49. » Olivier Capitanio concluait son intervention par une formule qui annonce bien des joutes futures : « Notre mandature commence sous de mauvais auspices. »
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