Les fondations d'un accord sur le nucléaire iranien sont posées. Les grandes puissances et l'Iran sont parvenus à s'entendre à Lausanne sur les "paramètres clés" pour résoudre le dossier. C'est une étape fondamentale pour arriver à un accord final d'ici au 30 juin.
"L'écriture (d'un accord final) doit commencer immédiatement, pour être terminée d'ici le 30 juin", a écrit Hassan Rohani, le président iranien, sur Twitter.
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Une capacité moindre d'enrichissement d'uranium
Selon les premiers éléments divulgués de ce pre-accord historique, la capacité d'enrichissement d'uranium de l'Iran devra être réduite. La République islamique maintiendrait 6000 centrifugeuses en activité, contre 19 000 actuellement. Les stocks d'uranium enrichi de l'Iran seront réduits de 98% pendant 15 ans.
Les sanctions américaines et européennes qui étranglent l'économie iranienne seront levées en fonction du respect des engagements de l'Iran, a immédiatement prévenu l'Union européenne.
La communauté internationale veut avant tout brider le programme nucléaire iranien et le contrôler étroitement pour s'assurer que Téhéran ne se dotera jamais de la bombe atomique.
Israël sur la défensive
Jusque là, la négociation, relancée en 2013 après des années de crise, butait depuis des mois sur des points clés: la durée d'un accord, que les grandes puissances voulaient initialement voir en vigueur pendant 15 ans, le nombre de centrifugeuses, machines qui permettent d'enrichir l'uranium, et les modalités de levée des sanctions.
Mais le compromis de jeudi ne marquera pas la fin de l'histoire puisque tous les détails techniques de ce dossier complexe devront être éclaircis et finalisés pour cet accord final le 30 juin.
D'ici là, Israël, l'un des plus virulents opposant à tout compromis avec l'Iran, devrait à nouveau se faire entendre. Ce jeudi, et comme tous les jours depuis le début des négociations, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exigé que tout accord "réduise considérablement" les capacités nucléaires de Téhéran. Le ministre israélien des Renseignements Youval Steinitz a aussi affirmé que l'option militaire restait sur la table pour son pays face à la menace d'un Iran doté de l'arme nucléaire.
Un accord "historique" pour Obama
Dans un communiqué, François Hollande a salué "le travail accompli" pour parvenir à cet accord, ainsi que le cadre dans lequel les futures négociations seront faites. L'Elysée précise que "les sanctions levées peuvent être rétablies si l'accord n'est pas appliqué".
Le président américain, Barack Obama, a évoqué la conclusion d'une entente "historique" dans un discours. "Si elle est pleinement appliquée, l'empêchera d'obtenir l'arme nucléaire", ajoute Barack Obama. Et d'ajouter, "si l'Iran triche, le monde le saura."