Ces proches de Nicolas Sarkozy inquiétés par la justice
Par Romain Herreros
Reuters
POLITIQUE - Nicolas Sarkozy est cité dans sept affaires judiciaires au total. Dans celles-ci, nombre de ses proches sont inquiétés soit parce qu'ils ont été entendus par la justice, soit parce qu'ils sont mis en examen dans ces différentes procédures.
Ce vendredi 3 avril, c'est Guillaume Lambert, directeur de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, qui a été mis examen à l'issue de sa garde à vue dans le cadre de l'instruction portant sur l'affaire Bygmalion.
L'étau se resserre donc autour de l'ex-chef de l'État par ailleurs mis en examen dans l'affaire des écoutes. Affaire Tapie, financement libyen, pénalités payées par l'UMP... Dans le diaporama ci-dessous, tour d'horizon des proches de Nicolas Sarkozy qui sont inquiétés par la justice et dont les dossiers pourraient directement impliquer l'actuel patron de l'UMP.
Ces personnalités de l'entourage de Nicolas Sarkozy inquiétées par des affaires - Alors que Claude Guéant a été mis en examen samedi 7 mars dans le cadre de l'enquête portant sur le financement libyen de la campagne de 2007, c'est une nouvelle personnalité proche de l'ex-président qui est dans le viseur de la justice. Depuis son départ de l'Elysée, l'étau se resserre autour de Nicolas Sarkozy via les nombreuses procédures affectant son entourage, que ce soit pour la campagne de 2007 ou celle de 2012. Tour d'horizon des personnalités UMP proches de l'ex-président aujourd'hui inquiétées par la justice et dont les dossiers pourraient directement impliquer l'actuel patron de l'UMP.
Guillaume Lambert (Bygmalion) - Guillaume Lambert a été mis en examen vendredi 3 avril dans le cadre de l'instruction portant sur l'affaire Bygmalion. Directeur de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, Guillaume Lambert avait été nommé depuis préfet de Lozère.
Claude Guéant (financement libyen de la campagne de 2007) - Placé en garde à vue vendredi 6 mars en début de matinée, Claude Guéant a été mis en examen le lendemain dans l'après-midi. L'ancien ministre de l'Intérieur a été entendu sur l'origine d'une somme dépassant les 500.000 euros, versée sur son compte en mars 2008. Les enquêteurs soupçonnent un lien entre cet argent versé depuis l'étranger et un éventuel financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, pour laquelle une information judiciaire a été ouverte en avril 2013. En cas d'irrégularités avérées, l'actuel président de l'UMP pourrait directement être inquiété.
Jean-François Copé (affaire des pénalités payées par l'UMP) - L'ancien président de l'UMP, Jean-François Copé, a été mis en examen le 3 février 2015 pour "abus de confiance" dans l'enquête sur le paiement par son parti des pénalités qui avaient été infligées à Nicolas Sarkozy après la présidentielle de 2012. Il lui est reproché d'avoir validé le paiement de cette indemnité dont Nicolas Sarkozy aurait lui-même dû s'acquitter. L'ex-trésorière de l'UMP, Catherine Vautrin, avait précédemment été mise en examen pour le même motif. En outre, la procédure portant sur l'affaire Bygmalion pourrait également inquiéter l'ex-président de l'UMP. Des perquisitions ont été menées à son domicile, à son bureau de Meaux, à son bureau à l'Assemblée ainsi que dans les locaux de son cabinet d'avocat au mois de janvier dernier.
Eric Cesari (affaire Bygmalion) - Surnommé "l'oeil de Sarko", Eric Cesari a été placé en garde à vue le 2 octobre 2014 puis mis en examen pour les chefs de "faux","usage de faux" et "abus de confiance" au bout de 48 heures de procédure dans le cadre de l'affaire Bygmalion. Ce cadre de l'UMP, avait la haute main sur l'organisation du parti. Et d'après l'ancien trésorier de l'UMP Dominique Dord, il avait comme Mme Liadze la prérogative de signer les bons d'engagements de dépenses. Un rôle qui peut s'avérer crucial puisque l'UMP a indûment pris en charge des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy, via des conventions thématiques fictives.
Christine Lagarde (Arbitrage Tapie) - La directrice du FMI Christine Lagarde a été mise en examen le 26 août 2014 pour "négligence" dans l'enquête sur l'arbitrage entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. Dans cette affaire, la justice cherche à savoir si Bernard Tapie a joué de son influence pour obtenir gain de cause dans l'affaire qui l'oppose au Crédit Lyonnais concernant la vente d'Adidas en marge de la vente d'Adidas. Réalisé sous la présidence de Nicolas Sarkozy, cet arbitrage ayant sollicité un tribunal privé avait fait couler beaucoup d'encre et valu à Bernard Tapie une mise en examen pour "escroquerie en bande organisée".
Catherine Vautrin (affaire des pénalités payées par l'UMP) - Catherine Vautrin, ex-trésorière de l'UMP, a été mise en examen jeudi 4 décembre pour "abus de confiance", soit le lendemain du remboursement par Nicolas Sarkozy à l'UMP de ses pénalités de campagne. Selon une source proche du dossier, Catherine Vautrin a notamment ordonné à l'automne 2013 deux virements, de quelque 363.000 euros et de 153.000 euros, correspondant au dépassement du plafond de campagne et au remboursement du forfait accordé à chaque candidat. Le Conseil constitutionnel avait invalidé l'été précédent les comptes de Nicolas Sarkozy, une première pour un ancien chef de l'Etat.
Thierry Herzog (affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy) - Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy, a été mis en examen le 1er juillet 2014 pour "trafic d’influence" et "violation du secret de l’instruction". Les juges d'instruction cherchent à établir si l'ancien chef de l'Etat (2007-2012) a essayé d'obtenir des informations couvertes par le secret auprès de Gilbert Azibert sur une décision de justice le concernant, en échange de la promesse d'une intervention pour un poste de prestige à Monaco. Me Herzog aurait alors joué les intermédiaires en informant son client via une ligne téléphonique ouverte au nom de Paul Bismuth pour échapper à la vigilance des services. Dans la même affaire, le magistrat Azibert a également été mis en examen pour les mêmes chefs d'inculpation.
Eric Woerth (affaire Bettencourt) - Au mois de février 2012, Eric Woerth a été mis en examen pour trafic d'influence passif, et pour recel de financement illicite de parti politique dans le cadre de la très vaste affaire Bettencourt. Ce vendredi 20 février 2015, le procureur adjoint Gérard Aldigé a cependant requis la relaxe contre le député de l'Oise. C'est donc la fin d'une longue saga judiciaire qui se profile pour Eric Woerth.
Jérôme Lavrilleux (affaire Bygmalion) - Directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy et ancien bras droit de Jean-François Copé à l'UMP, Jérôme Lavrilleux est apparu comme la cheville ouvrière du système mis en place entre Bygmalion et l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy. Au mois de juin, il avait été entendu pendant douze heures en garde à vue. Depuis, en raison de son statut d'eurodéputé, c'est comme "personne soupçonnée" qu'il a été interrogé sur son rôle dans les pratiques frauduleuses réalisées pendant la campagne de 2012. S'il n'est pas mis en examen en raison de son statut, Jérôme Lavrilleux fait l'objet d'une demande de levée d'immunité parlementaire depuis le mois de janvier.
Et...Nicolas Sarkozy (affaire des écoutes) - Tout comme son avocat Thierry Herzog, Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir tenté d'obtenir indûment auprès d'un haut magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, des informations sur une décision attendue dans l'affaire Bettencourt, informations théoriquement strictement confidentielles. En échange, Nicolas Sarkozy aurait promis d'intervenir pour que ce magistrat obtienne un poste à Monaco. Dans le cadre de la procédure, l'ex-chef de l'Etat avait été placé sur écoutes. Une première sous la Veme République.
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Ces personnalités de l'entourage de Nicolas Sarkozy inquiétées par des affaires - Alors que Claude Guéant a été mis en examen samedi 7 mars dans le cadre de l'enquête portant sur le financement libyen de la campagne de 2007, c'est une nouvelle personnalité proche de l'ex-président qui est dans le viseur de la justice. Depuis son départ de l'Elysée, l'étau se resserre autour de Nicolas Sarkozy via les nombreuses procédures affectant son entourage, que ce soit pour la campagne de 2007 ou celle de 2012. Tour d'horizon des personnalités UMP proches de l'ex-président aujourd'hui inquiétées par la justice et dont les dossiers pourraient directement impliquer l'actuel patron de l'UMP.