Statuette guatémaltèque, masque Kanak, paquet funéraire précolombien... Le musée des Arts Premiers autopsie certains joyaux ethnographiques en 3D, dans leurs moindres détails anatomiques.
Publié le 03 avril 2015 à 15h00
Mis à jour le 08 décembre 2020 à 05h34
A l'étage des espaces d'exposition du Quai Branly, un petit laboratoire dopé aux nouvelles technologies est en train de révolutionner la recherche muséale. A sa tête, Christophe Moulhérat, qui dispose depuis cinq ans déjà de son propre système de traitement d'images 3D, lit dans les entrailles des trésors ethnographiques de la célèbre collection des arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques.
Charge magique
Jusqu'au 17 mai, le musée propose au visiteur d'en faire autant, à travers une installation qui présente une dizaine d'objets et leurs images de synthèse, levant le voile sur leur composition et organisation interne, où réside leur charge magique ou sacrée. A l'intérieur d'un « fardo », paquet funéraire péruvien vieux de plusieurs siècles, la dépouille d'un petit enfant « pose plus de questions qu'elle n'en résout », s'amuse ainsi Christophe Moulhérat, qui a eu la surprise de découvrir, dans chacune de ses mains, « une pièce composite renfermant un petit objet dense ». Ces données inédites ont pu être partagées, quasiment en temps réel, avec des experts au Pérou afin d'en identifier la nature et la signification. Un voyage passionnant, au coeur de la connaissance en train de se faire.