Yémen: une intervention terrestre qui ne dit pas son nom
Au onzième jour de l’opération «Tempête décisive» conduite par l’Arabie saoudite, les raids aériens se poursuivent sur la capitale yéménite, Sanaa, et Moukalla, port du sud du Yémen. Apparemment, les forces spéciales saoudiennes interviennent mais les autorités osent à peine le dire.
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Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez
« Pas de troupes, de troupes officielles saoudiennes », avait déclaré Adel al-Jubeir, jeudi dernier. L’ambassadeur saoudien aux Etats-Unis avait également précisé que « la question des troupes terrestres est sur la table, mais une décision sera prise en fonction des circonstances et des besoins ».
Entre les déclarations officielles et le terrain, il y a manifestement un décalage. Apparemment, et d’après un conseiller saoudien bien informé, les forces spéciales de la marine interviennent sur des missions spécifiques. Elles alimentent en armes et matériel de communication les partisans du président Hadi.
La semaine dernière, elles étaient intervenues dans le détroit stratégique de Bab al-Mandeb, pour y déloger les rebelles chiites qui avaient pris d’assaut l’île de Muyn où des équipements militaires et missiles ont été détruits par les raids aériens de la coalition.
Au sol, les forces spéciales ont achevé cette mission. Force est de constater que leur rôle est bel et bien effectif. Pourquoi ne pas le reconnaître ? Pourquoi en faire mystère ? Le général Ahmed Assiri, porte- parole de la coalition, a répondu à la presse : « La sécurité de l’opération «Tempête décisive» est trop importante pour nous, pour que cette question soit annoncée par les médias ». Tout est finalement une question de stratégie, d’interprétation.
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