Dim envisage de supprimer 400 emplois en France

Racheté il y a un an par le groupe américain HanesBrands, le fabricant des célèbres collants s'apprête, selon nos informations, à réduire fortement la voilure.

Dim envisage de supprimer 400 emplois en France

    C'était en juin 2014. Le groupe américain HanesBrands reprenait Dim moyennant un chèque de 400 Mâ?¬ à DBApparel, le groupe français propriétaire des marques Dim, Wonderbra, Playtex et Chesterfield. Moins d'un an après, selon nos informations, Hanes envisage de supprimer 400 emplois en France, dont 160 au minimum à Autun, où Dim emploie actuellement 1 010 personnes. Les suppressions d'emplois envisagées par le groupe américain seraient d'abord des départs volontaires ou des départs en préretraite, dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui reste à définir.

    A Autun, les suppressions d'emplois ne concerneraient ni la fabrication des collants et des bas ni le C3D, qui assure la logistique pour l'Europe. En revanche, les 160 suppressions de poste frapperaient tous les autres corps de métier. Ce nouveau plan social s'inscrit dans un contexte difficile pour le marché des bas et des collants. Un hiver 2014-2015 plutôt court et peu froid a eu un effet déprimant sur les ventes... Mais pour Dim, qui a changé quatre fois de propriétaire en quatre ans, les éclaircies sont depuis longtemps de plus en plus rares. Au cours des quinze dernières années, trois usines ont fermé. En 2002, à Ruitz (Pas-de-Calais) et à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire) et, en 2006, à Château-Chinon (Nièvre). Avec à chaque fois des suppressions d'emplois. Maigre consolation, les salariés concernés par les fermetures de Bourbon-Lancy et de Château-Chinon avaient pu être mutés à Autun. C'est aussi ce qui avait été proposé aux salariés de l'usine du Creusot, fermée au milieu des années 1980... Selon une source proche du dossier, les 400 suppressions d'emplois qui devraient être officialisées dans les prochains jours concerneraient toutes les implantations en France du groupe Hanes.

    Tout le secteur est touché

    A Autun, la pilule sera dure à avaler. La ville sous-préfecture de Saône-et-Loire avait payé au prix fort le plan social de 2006, qui avait vu DBApparel supprimer 450 emplois en France. Les effectifs de Dim à Autun étaient alors de 1 300 salariés.

    Autres collants made in France, la marque Gerbe est également en difficulté. Au point qu'elle serait à vendre par le groupe Rhovyl, ainsi que l'usine de Saint-Vallier (Saône-et-Loire). Du chômage partiel a frappé le site. Tout comme chez Perrin (Montceau), qui s'est distingué avec la marque Berthe aux Grands Pieds. « On a payé un hiver trop doux, et avec la crise, les clients ne se jettent pas sur le made in France... Ils en veulent bien, mais au prix des produits chinois », relève un cadre de l'entreprise.