
L'Assemblée intérimaire du Burkina Faso a adopté mardi 7 avril un nouveau code électoral interdisant aux partisans de l'ancien président, Blaise Compaoré, de participer aux scrutins d'octobre, présidentiel et législatif, selon l'Agence France-Presse. Le projet de loi, qui rend « inéligibles » les personnes ayant « soutenu un changement inconstitutionnel portant atteinte au principe de l'alternance démocratique », a été adopté par 75 voix pour, 10 contre et 3 abstentions.
Cette « alternance démocratique » mentionnée dans le texte fait référence au régime de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré, en novembre. Le chef d'Etat avait en effet été destitué après de violentes manifestations qui avaient secoué Ouagadougou. Les protestataires lui reprochaient sa volonté de se maintenir au pouvoir et de vouloir modifier la Constitution pour y parvenir.
Soupçons d'insurection
Ce vote fait suite à un vaste coup de filet dans l'entourage de l'ex-président. Une demi-douzaine de proches de l'ancien chef d'Etat, lié à son parti Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), dont trois anciens ministres, ont en effet été arrêtés, lundi et mardi.
Parmi les personnes interpellées figurent entre autres Jérôme Bougouma, ancien ministre de l'intérieur, ses collègues Jean-Bertin Ouédraogo (infrastructures et transports) et Salif Kaboré (mines), a précisé Léonce Koné, l'actuel chef du CDP. Selon Léonce Koné, « la police les soupçonne de vouloir préparer une insurrection à partir de Bobo Dioulasso [la deuxième ville du pays] à propos du vote du projet de code électoral [qui a eu lieu ce soir] », a expliqué M. Koné.
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