
Et si le monde arabo-sunnite avait retrouvé son centre de gravité ? C’est ce que suggère l’entrée en guerre de l’Arabie saoudite contre les milices houthistes du Yémen, à laquelle huit pays du Maghreb et du Machrek se sont instantanément ralliés, en plus du Pakistan, allié historique du royaume. « Riyad a repris l’initiative, dans son intérêt et dans celui de la région, affirme le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, qui a ses entrées dans tous les palais du pays. C’est le début d’un plan destiné à couper l’herbe sous le pied des Iraniens partout où nous le pouvons. »
Ces dernières années, les absences à répétition de l’ex-roi Abdallah, gravement malade, et l’électrochoc des « printemps arabes », fatal à son principal allié dans la région, l’Egyptien Hosni Moubarak, avaient rendu la maison des Saoud quasiment aphone. Déroutée par le désengagement de son protecteur américain au Proche-Orient, l’Arabie saoudite n’avait pu s’opposer aux tentatives du Qatar et de la Turquie, parrains des Frères musulmans, pour s’imposer comme le nouveau patron de la région.
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