LES PLUS LUS
Publicité

La primaire UMP est-elle la copie de celle du PS?

DECRYPTAGE - L'UMP a arrêté mardi les modalités de la primaire pour désigner son champion pour la présidentielle de 2017. Un processus largement inspiré de la primaire socialiste de 2011. A quelques différences près.

, Mis à jour le
François Fillon, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé : trois des candidats attendus pour la primaire de 2016.
François Fillon, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé : trois des candidats attendus pour la primaire de 2016. © Reuters

Les cadres de l'UMP ont tranché mardi soir les modalités de "leur" primaire . Celle qui doit désigner, fin 2016, le champion "de la droite et du centre" pour la présidentielle de 2017. Depuis quelques semaines, nombres d'élus à droite nient avoir copié-collé la primaire mise sur pied par le PS en 2011 et dont François Hollande est sorti vainqueur. Pourtant, les différences sont peu nombreuses. Revue de détail.

Publicité
Une différence d'un euro pour participer à la primaire

Côté PS : Toute personne qui partageait "les valeurs de la Gauche et de la République" pouvait voter à l'automne 2011. Il s'agissait de payer 1 euro minimum (les plus généreux pouvaient donner plus) et de signer une "charte" attestant sa qualité de sympathisant de gauche. Au final, près de 2,7 millions de personnes avaient participé au premier tour, 2,9 millions au second tour.

La suite après cette publicité

Côté UMP : Toute personne qui, cette fois, "adhère aux valeurs républicaine de la droite et du centre" pourra voter en 2016. Il faudra débourser la somme, fixe, de 2 euros (contrairement en 2011, on ne pourra pas donner plus). La semaine dernière, le comité d'organisation de la primaire a dit espérer attendre "entre 2 et 3 millions" de votants .

La suite après cette publicité

Lire aussi : L'UMP fixe les règle de sa primaire

Plus difficile d'être candidat à l'UMP

Côté PS : Il fallait être parrainé par 17 parlementaires ou 16 membres du Conseil national ou 16 maires de villes de plus de 10.000 habitants. Trois solutions qui permettaient d'écarter les candidatures de témoignages sans empêcher des "petits candidats", Manuel Valls en l'occurrence, d'avoir leur place dans la course.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Côté UMP : La droite a choisi de relever la barre face au nombre de candidats potentiels. La guerre Copé-Fillon puis l'élection à la présidence interne de l'UMP a encouragé les ambitions. En 2016, il faudra donc le parrainage d'au moins 20 parlementaires, de 250 élus répartis sur au moins 30 départements et d'au moins 2.500 adhérents répartis sur 15 départements minimum. De plus, le quota est fixé à 10% de signataires d’un même département ou d’une même fédération. Pour certains, la course aux signatures va donc devoir débuter tôt.

Le cas des partis associés

A noter l'exception des partis associés à la primaire. En 2011 comme en 2016, la règle choisie est la même : toute formation politique, autre que le PS ou l'UMP, peut participer à la course à investiture sans avoir besoin de recueillir autant de parrainages. Ainsi, le PRG a pu présenter Jean-Michel Baylet il y a quatre ans. En 2016, l'actuel président du Parti démocrate chrétien, Jean-Frédéric Poisson, compte participer à la primaire de la droite. Si les centristes font le choix de présenter un champion, l'UDI bénéficiera du même traitement de faveur.

Lire sur le sujet : Primaire or not primaire? Telle est la question qui divise l’UDI

Un calendrier plus tardif pour la droite

Côté PS : Pour des besoins de calendrier, le PS avait dû avancer sa primaire afin de permettre, en novembre 2011, la négociation d'un accord avec Europe Ecologie-Les Verts. La primaire s'était donc déroulée le 9 et 16 octobre. Soit un écart de trois mois entre octobre et le meeting du Bourget du 22 janvier 2012, où il a présenté les grandes lignes de son programme. La dynamique de François Hollande née de sa victoire à la primaire avait fini par s'essouffler.

Côté UMP : Pour éviter cet effet pervers d'un départ en campagne trop tôt, l'UMP a fixé les dates de sa primaire au 20 et 27 novembre 2016. Les comptes de campagne de chaque candidat seront validés et publiés le 20 décembre avant un grand congrès, autour du champion désigné, mi-janvier 2017.

Lire notre interview d'Edouard Philippe : "Nous n'avons pas vocation à faire moins bien que les socialistes" 

Egalité en nombre de bureaux de vote

Côté PS : Pour la première expérience de ce type en France, entre 9.500 et 10.000 bureaux de vote avaient été ouverts sur l'ensemble du territoire. Pour simplifier l'organisation, ce sont toutes les permanences des élus locaux qui avaient été réquisitionnées.

Côté UMP : Le parti de Nicolas Sarkozy a connu quelques difficultés en termes d'organisation de scrutin, comme en témoignent celles connues lors de l'élection opposant François Fillon et Jean-François Copé fin 2012. Après amendement, l'UMP a décidé d'en prévoir 10.000 pour sa primaire de 2016, soit au moins sept par circonscription électorale. Dans les circonscriptions avec un fort électorat de droite, le nombre de bureaux pourrait monter jusqu'à 20.

Chef de parti et candidat?

Côté PS : L'affaire du Sofitel et la chute de DSK avait poussé Martine Aubry , alors à la tête du Parti socialiste, de prendre position. Elle avait attendu le début de l'été 2011, et sa déclaration officielle de candidature, pour laisser sa place de première secrétaire à Harlem Désir.

Côté UMP : En 2013, l'article 34 des statuts de l’UMP relatif à l'organisation d'une primaire en vue de la désignation du candidat à la présidence de la République, indiquait que toute personne souhaitant être candidate à la primaire devait se mettre en retrait des hautes fonctions qu'elle occupait. S'il le souhaite, Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, devra donc se plier à la règle. Alors que des nouveaux statuts sont en cours de conception - en vue de la refondation de l'UMP, au congrès du 30 mai prochain -, un "guide électoral", publié le 22 avril 2016, précisera quand Nicolas Sarkozy devra quitter son mandat de chef de parti pour être candidat.

Lire aussi : Duel serré entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy

Source: leJDD.fr

Contenus sponsorisés

Sur le même sujet
Le groupe UMP au Sénat avait une comptabilité occulte entre 2002 et 2014.
Politique

Groupe UMP au Sénat : une comptabilité occulte et des emplois fictifs

ENQUETE - Entre 2002 et 2014, le groupe UMP au Sénat avait mis sur pied un système d'emplois fictifs, permettant à des dizaines de sénateurs de récupérer une partie des salaires. Mis en cause, Gérard Larcher se dit "pas au courant". Un autre nom est cité : Bruno Retailleau...

Nicolas Sarkozy et François Baroin mercredi dernier au siège des Républicains.
Politique

Baroin-Sarkozy : de l'affrontement à l'union de raison

François Baroin a officialisé dimanche, lors du Grand rendez-vous Europe 1-iTélé, son soutien à Nicolas Sarkozy dans la course à la primaire de droite. Au vu de leurs relations depuis 30 ans, rien pour autant ne prédestinait cette alliance.

Alain Juppé reste toujours le favori des sondages dans la course à la primaire.
Politique

"Juppé, un hypersensible qui peut réagir de façon maladroite"

INTERVIEW - L'historien Dominique Lormier publie une biographie non autorisée d'Alain Juppé (*). Ayant interrogé tous les proches du candidat à la présidentielle, dont son père qu'il a rencontré avant sa mort, ce Bordelais dresse le portrait intime d'un élu tiraillé entre Paris et le Sud-Ouest.

Publicité