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«Traitées comme des moins que rien» - les familles des victimes autochtones outrées du travail des policiers (VIDÉO)

Les familles de victimes autochtones outrées du travail des policiers

Les services de police de partout au pays obtiennent une mauvaise note pour leurs efforts à résoudre les cas des femmes autochtones disparues ou assassinées, selon un sondage réalisé par CBC auprès de plus de 110 familles de victimes.

Un questionnaire demandant de noter la qualité du travail des policiers sur 10, 10 étant la meilleure note, leur a été remis. En moyenne, la note octroyée par les familles est de 2,8.

« J'ai l'impression que la police n'est pas intéressée par quoique ce soit à propos des autochtones », dit Maria Pia Benuen. Sa meilleure amie, Henrietta Millek, est disparue à Saint-Jean en 1982, un cas qui n'a toujours pas été résolu.

CBC News a identifié 230 exemples de cas non résolus de femmes autochtones disparues ou assassinées dont certains remontent à 1951.

Cas non résolus par province :

Colombie-Britannique 65

Alberta 51

Manitoba 44

Saskatchewan 29

Appelés pour la première fois

De nombreuses familles de femmes disparues ou assassinées ont affirmé que l'appel d'un journaliste de la CBC était la première fois que quelqu'un les contactait au sujet de la disparition de leur proche.

« C'est la première fois que quelqu'un m'appelle pour me parler de ce qui est arrivé à des autochtones dans la communauté de Lynn Lake »

Andrew Colomb, chef de la Première nation de Marcel Colomb, près de Lynn Lake Manitoba

Nancy Dumas est disparue à Lynn Lake en 1987 et son cas demeure non résolu.

Environ 70 % des familles ont dit souhaiter la mise sur pied d'une enquête nationale sur cette question, une demande qui a été rejetée par le gouvernement fédéral.

Le cas le plus ancien étudié par la CBC est celui de Margaret Blackbird en 1951 Saskatchewan. Elle avait 21 ans lorsqu'elle est disparue de Loon Lake et n'a jamais été revue.

Dans 60 % des cas où il a été possible de trouver des membres de la famille qui connaissait le mode de vie de la victime, les personnes disparues auraient pratiqué des activités risquées, telles que la prostitution, l'autostop ou la consommation de drogues ou d'alcool.

Alors que certaines familles encensent le travail des policiers, d'autres expriment leur désarroi en raison de l'interprétation du style de vie de leurs proches. Dans plusieurs cas, les policiers n'auraient pas voulu entamer immédiatement leur enquête sur la disparition.

La cousine de Crystal Bruyere, Fonessa Bruyere, était âgée de 17 ans lorsqu'elle a été tuée à Winnipeg en 2007. Elle explique que sa grand-mère a été dégoûtée lors de sa première visite au poste de police.

« Oh, c'est n'est qu'une prostituée. Elle est probablement dans une beuverie. Elle va revenir à la maison », fut la réponse de la police, selon Crystal Bruyere.

Selon les familles interviewées, près de 70 % des femmes ont disparu ou ont été assassinées dans un centre urbain de plus de 10 000 habitants.

Même si les services policiers ont crée des unités spécialisées depuis plusieurs années, les familles affirment que les progrès sont lents.

Le projet Devote au Manitoba a permis de résoudre un cas en 5 ans. Le projet Kare en Alberta, qui vise le milieu des travailleuses du sexe à Edmonton, a rendu possible trois condamnations depuis 2003.

Manque de ressources

En Colombie-Britannique, un cas a été résolu et une arrestation complétée depuis que l'unité d'intervention de la « route des larmes » a été mise sur pied en 2005. Cette équipe se concentre sur les assassinats qui sont survenus sur la route 16 entre Prince George et Prince Rupert.

Ray Michalko est un ancien agent de la GRC qui est maintenant enquêteur privé à Vancouver. Il croit que la police aurait pu en faire davantage.

« Je sais que dans les cas liés à la « route des larmes », des agents de police eux-mêmes on dit que s'ils avaient les ressources et le personnel, ils auraient pu résoudre plusieurs de ces cas »

Ray Michalko, ancien agent de la GRC

Selon Ray Michalko, les agents sur le terrain veulent résoudre les cas mais leurs patrons ne leur donnent pas les moyens de le faire.

« J'ai travaillé sur des cas par le passé où nous savons exactement qui est coupable, mais nous ne pouvons pas le démontrer. C'est frustrant »

Sergent Wayne Clary, responsable de l' unité d'intervention de la route des larmes

Le sergent Wayne Clary, responsable de l'unité d'intervention de la « route des larmes », dit comprendre la frustration des familles. Il explique que le fardeau de la preuve nécessite plus qu'uniquement des soupçons et des suspects.

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