En 2000, 164 gouvernements réunis à Dakar pour le Forum mondial sur l'Education ont pris un engagement: celui de réussir "l'Education pour tous" à l'horizon 2015, soit garantir à tous les habitants de la planète une éducation de qualité.
Quinze ans après Dakar, le bilan de l'Unesco est contrasté. Dans la 12e et dernière édition de son "Rapport de suivi de l'Education pour tous", l'organisation onusienne pointe ainsi "d'immenses progrés". Par exemple la diminution de moitié en 15 ans du nombre d'enfants et de jeunes non scolarisés. Mais les auteurs de cette étude soulignent aussi que la promesse de l'Education pour tous n'a pas été tenue. Parmi les marges de progrès, l'égalité d'accès aux études entre les filles et les garçons.
- Des marges de progrès dans le secondaire
69% des pays signataires ont atteint l'objectif d'égalité d'accès aux études primaires quelque soit le sexe de l'enfant; 48% pour les études secondaires. Mais 10% des pays signataires sont encore "très loin de l'objectif" pour ce qui concerne le secondaire, d'après l'Unesco.
Mais les disparités s'amenuisent: alors qu'en 1999, 30 pays scolarisaient dans le secondaire moins de 90 filles pour 100 garçons, ce chiffre est tombé à 19. De même les filles sont désormais plus nombreuses à terminer leur cycle secondaire -81 pour 100 garçons en 2000, contre 93 pour 100 garçons en 2010.
- Recruter plus d'enseignantes
Les auteurs de l'étude de l'Unesco pointe les efforts faits au niveau national et international pour défendre l'éducation des filles, mais aussi pour développer les bourses d'études à leur attention. Le recrutement en nombre d'enseignantes est aussi un facteur favorable pour l'agence qui cite l'exemple du Népal, où la proportion d'enseignantes a bondi de 23% en 1999 à 42% en 2012.
Parmi les difficultés qui restent encore trés prégnantes, l'Unesco cite les mariages d'enfants, les grossesses précoces, l'insuffisance de formation des enseignants sur les questions d'égalité des sexes, mais aussi les violences sexistes en milieu scolaire. De même les auteurs de l'étude pointe une inégalité de performances entre les filles, plutôt douées pour la lecture, et les garçons, plutôt doués pour les maths.
- Former les enseignants à l'égalité entre les filles et les garçons
Pour améliorer la situation des filles à l'école partout dans le monde, l'Unesco insiste sur l'importance de former les enseignants à l'égalité entre les sexes, notamment pour les sensibiliser à la gestion de leur classe. Ils doivent aussi apprendre à favoriser "des relations positives entre les sexes".
En janvier 2014, dans l'édition précédente de son rapport de suivi, la directrice de l'Unesco Irina Bokova avait déjà insisté sur l'importance de l'éducation des filles: "Éduquez les mères, écrivait-elle, et vous renforcerez l'autonomie des femmes et sauverez la vie des enfants". Les chiffres lui donnent raison: ces 15 dernières années, en même temps que le nombre de filles ayant accés à l'Education augmentait, la mortalité infantile a baissé de 39%.
Mais la marge de progrés est encore grande: en 2015, dans le monde, il reste encore 58 millions d'enfants non scolarisés, et 100 millions qui ne terminent pas le primaire.
> Lire le rapport mondial de suivi de l'Education pour tous de l'Unesco