Les primo-accédants moins aisés manquent toujours à l'appel

Le verre n'est encore qu'à moitié plein. Certes, le nombre de jeunes ménages achetant leur premier logement semble enfin frémir. Mais pour l'heure, ce sont surtout les primo-accédants aisés qui participent au mouvement.

Selon le courtier en crédit Cafpi - qui affiche une « production » totale d'un peu moins de 6 milliards d'euros en 2014 - « entre le premier trimestre 2012 et la fin 2014, ces acquéreurs ont vu leur âge moyen passer de 33 à 35 ans, leurs revenus annuels augmenter de 9,76 % pour atteindre 45.000 euros et le montant moyen de leurs emprunts grimper de 156.000 euros sur 250 mois à 175.000 euros sur 235 mois », souligne le courtier. Indice concordant, selon une étude CSA pour Guy Hoquet l'Immobilier, les acquéreurs capables de présenter un apport initial (deux tiers des cas) sont en moyenne de jeunes actifs aisés.

C'est un effet collatéral des taux d'emprunt faibles en cours actuellement : les banques sont prêtes à faire de beaux efforts sur le coût du crédit en faveur des jeunes acheteurs, mais sous condition, car elles visent une relation bancaire de long terme, et espèrent bien pouvoir placer dans la durée d'autres services et produits.

Des aides necessaires

Dans ces conditions, « les ?"primo-fragiles" restent encore exclus de ce rebond », remarque Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi. Pour ces derniers, les dispositifs d'aide restent incontournables. « Nous estimons qu'au global, en 2013, environ un ménage primo-accédant sur quatre est devenu propriétaire grâce à l'aide apportée par le prêt à l'accession sociale (PAS) et/ou le PTZ + », estimait l'an dernier le Crédit Foncier dans une étude.

Ces dispositifs connaissent d'ailleurs eux aussi une belle dynamique. Ainsi, la demande auprès du Crédit Foncier de nouveaux prêts à l'accession sociale (PAS) était en progression de 27 % au quatrième trimestre 2014 sur un an.