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Le combat des soldates américaines

Depuis 2013, les femmes sont autorisées à servir au combat, dans les airs comme au sol. Pour que la parité soit avérée, elles devront survivre à l'entraînement. Un pari qu'un petit groupe de femme tente de relever.

Par  (Washington, correspondant)

Publié le 09 avril 2015 à 14h00, modifié le 09 avril 2015 à 14h52

Temps de Lecture 2 min.

Martha McSally, élue républicaine de l'Arizona à la Chambre des représentants, est une

En février, la nouvelle sénatrice vedette du Parti républicain, Joni Ernst, élue dans l'Iowa, avait essuyé une salve de critiques lorsqu'elle s'était définie comme « première ancienne combattante à servir au Sénat des Etats-Unis ». Techniquement, celle qui promettait pendant sa campagne de faire « couiner » Washington (une référence à son enfance à la ferme où elle castrait des porcs) pouvait revendiquer ce titre : l'unité de transport de la garde nationale de l'Iowa, qu'elle a commandée au Koweït entre 2003 et 2004, avait effectivement évolué dans une « zone de combat », selon la définition alors donnée par le président George W. Bush. Mais des anciens du Vietnam estimaient que seul un soldat étant monté au feu pouvait revendiquer cet honneur, jusqu'alors réservé aux hommes.

L'épreuve du désert

Dans le désert Mojave, aux confins de la Californie, du Nevada et de l'Arizona, un groupe de filles déterminées pourrait pourtant mettre à l'avenir tout le monde d'accord. Elles sont en effet les pionnières d'un programme destiné à mesurer leur capacité à encaisser l'entraînement infernal imposé aux recrues masculines. Une épreuve étalée sur un an et qui pourrait in fine leur ouvrir en grand les portes des unités combattantes de l'armée de terre américaine.

NPR, la radio publique nationale, suit de très près ­l'expérience. Elle avait déjà rendu visite au groupe en novembre, au début des hostilités, au Camp Lejeune, en Caroline du Nord, et a retrouvé fin mars le sergent Kelly Brown, l'une des survivantes de l'épreuve du désert – un trépied de mitrailleuse de 20 kg à traîner en rampant, des obus de 50 kg à manipuler, le paquetage standard du fantassin de 51 kg à porter, une roue de 77 kg à changer à toute vitesse, quand il ne s'agit pas de la caisse de munitions de 13 kg qu'il faut tenir à bout de bras au-­dessus de sa tête pendant deux minutes… Des défis quotidiens pour le sergent Brown, 59 kg sur la balance. Un tiers de la centaine de filles présentes sur la ligne de départ a déjà dû renoncer, pour la plupart à la suite de pépins physiques.

Exclues des unités évoluant au sol

Remontant à 1948, l'interdiction de la présence de femmes dans les unités combattantes terrestres avait été levée dans les textes en janvier 2013. En 1993 déjà, un premier tabou avait sauté avec l'autorisation accordée aux femmes d'intégrer pratiquement toutes les unités de l'armée de l'air, mais elles restaient exclues des unités évoluant au sol. Si des pionnières du désert parviennent au bout de l'épreuve, la parité deviendra, au-delà du principe, un fait avéré dans l'armée américaine.

En dépit des réserves suscitées par le cas de Joni Ernst au Sénat, ce combat avance, même chez les élus. Lors des dernières élections à la Chambre des représentants, nul n'a trouvé à redire au titre d'ancienne combattante de l'élue républicaine de l'Arizona, Martha McSally. Bénéficiant de la réforme de 1993, elle avait été la première femme pilote engagée au-dessus de l'Irak en 1995 pour faire respecter la zone d'exclusion aérienne ­imposée au régime de Saddam Hussein au sud et au nord du pays.

Forte tête, la future élue, qui avait été ­stationnée en Arabie saoudite, avait porté plainte en 2001 contre le secrétaire à la défense d'alors, Donald Rumsfeld, pour protester contre le règlement de l'armée imposant le port de la très enveloppante abaya noire lors des déplacements des soldates en dehors des bases militaires installées dans la péninsule arabique.

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