Centrafrique : les deux soldats français tués étaient âgés de 22 et 23 ans

 

Centrafrique : les deux soldats français tués étaient âgés de 22 et 23 ans

    Les deux soldats français décédés dans la nuit de lundi à mardi à Bangui (Centrafrique) faisaient partie du 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine de Castres (Tarn). Nicolas Vokaer (23 ans) et Antoine Le Quinio (22 ans) avaient déjà participé à des opérations extérieures au Gabon et en Centrafrique, selon le Ministère de la Défense.

    D'après la DICOD, le service de communication des Armées, ces « jeunes soldats aguerris et titulaires de récompenses militaires ont toujours fait preuve de professionnalisme et de sang froid dans la réalisation de leurs missions». Un hommage national est déjà planifié pour les deux militaires.

    Nicolas Vokaer

    Le soldat de première classe Nicolas Vokaer est né le 11 juillet 1990 à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). Il était célibataire et sans enfant. A 21 ans, après avoir obtenu son brevet d'études professionnelles option vente action marchande, il souscrit en 2011 pour trois ans un contrat d'engagé volontaire de l'armée de Terre. Il rejoint ensuite le 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine de Castres et suit sa formation initiale pour une durée de 6 mois durant laquelle, selon sa hiérarchie, «il fait preuve d'un fort potentiel et de prédispositions pour le métier des armes.»

    Le 6 décembre 2011, il est élevé à la distinction de soldat de 1re classe et est affecté à la 1re compagnie de combat du 8e RPIMA. La même année, il obtient le brevet parachutiste à Pau. Il y occupe la fonction de tireur spécialiste «appui direct». Le 29 juin 2012, il obtient son certificat technique élémentaire (CTE) « voltige » dans le domaine combat de l'infanterie.

    De décembre 2012 à mars 2013, il est désigné pour participer à l'opération «Boali 31» en République Centrafricaine en qualité de «tireur spécialiste appui direct». Le 17 octobre dernier, il est engagé avec sa compagnie en «qualité de tireur appui direct» au Gabon. Déployé en République Centrafricaine suite au déclenchement de l'alerte «Guépard», le 5 décembre 2013, il prend part à l'opération «Sangaris».

    Antoine Le Quinio

    Né le 10 mai 1991 à Angers (Maine-et-Loire), le soldat de première classe Antoine Le Quinio a servi la France durant plus de deux ans. Marsouin parachutiste, il était célibataire et sans enfant. Après avoir obtenu son baccalauréat option pilotage des systèmes de production automatisée, il souscrit pour cinq ans un contrat d'engagé volontaire de l'armée de Terre en juillet 2011. Le 3 novembre 2011, il rejoint le 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine de Castres et suit sa formation initiale pour une durée de 6 mois.

    En février 2012, il obtient son brevet parachutiste. Le 3 mai 2012, il est élevé à la distinction de soldat de 1re classe et est affecté à la 1re compagnie de combat du 8e RPIMA. Il y occupe la fonction d'aide tireur de missiles anti-char «ERYX» et obtient le 26 février 2012 son certificat technique élémentaire (CTE) « combat débarqué » dans le domaine combat de l'infanterie. De décembre à mars 2013, il est désigné pour participer à l'opération «BoaliI 31» en République Centrafricaine.

    Selon le ministère de la Défense, le soldat Le Quinio était «motivé et dynamique, il s'est particulièrement distingué par son professionnalisme tout au long de la mission.» Il était engagé en qualité d'aide tireur de missiles anti-char au Gabon avec sa compagnie depuis le 17 octobre 2013. Déployé en République Centrafricaine suite au déclenchement de l'alerte «Guépard», le 5 décembre 2013, il prend part à l'opération «Sangaris».

    Echange de tirs fatal

    Les circonstances de la mort de Nicolas Vokaer et Antoine Le Quinio sont en partie éclaircies. Dimanche soir, peu avant minuit, une section de la force «Sangaris»a été prise à partie à très courte distance par des individus munis d'armes légères d'infanterie, au cours d'une patrouille menée à Bangui. Les militaires français ont immédiatement riposté.

    Durant l'échange de tirs, Nicolas Vokaer (23 ans) et Antoine Le Quinio (22 ans) ont été grièvement blessés. Ils ont immédiatement été pris en charge médicalement, avant d'être évacués vers l'antenne chirurgicale avancée sur l'aéroport de M'Poko, où ils sont décédés des suites de leurs blessures. Ils opéraient notamment à la sortie nord de Bangui, dans le quartier du PK-12, sur un axe emprunté par les groupes armés pour évacuer la ville, ont également indiqué des habitants de Bangui.

    Hollande à Bangui ce soir

    Les soldats français ont pour mission de «rétablir la sécurité, protéger les populations et garantir l'accès de l'aide humanitaire», a rappelé la présidence française dans son communiqué de mardi, rendant hommage aux «sacrifice des deux soldats» tués dans la nuit de lundi à mardi.

    Les inquiétudes en France s'expriment de plus en plus ouvertement sur une opération annoncée comme «humanitaire» et relativement rapide -dans un pays que l'armée française connait très bien-, mais qui pourrait, en définitive, s'avérer beaucoup plus longue et délicate que prévu.

    Selon François Hollande, qui se rendra à Bangui, ce mardi soir, après les commémorations en l'honneur de Nelson Mandela,  «il s'agit en effet désormais de désarmer tous les groupes armés, ramener la stabilité dans un pays totale décomposition et organiser des élections libres et pluralistes «avant 2015».