L'afflux mystérieux de billets de 500 euros dans les banques italiennes
Les banques italiennes reçoivent beaucoup plus de versements en coupures de 500 euros qu'elles n'en mettent en circulation. Réseaux illégaux, évasion fiscale, corruption... les doutes planent sur leur origine.
D'où viennent les billets de 500 euros qui affluent dans les comptes bancaires italiens? Selon une information du quotidien italien La Repubblica rapportée par la presse française, les Italiens ont versé sur leurs comptes bancaires 37 milliards d'euros nets en coupures de 500 euros depuis 2010. Soit huit fois plus que ce que les banques ont mis en circulation (12 millions de billets de 500 euros)! Si cette différence inquiète, c'est que les grosses coupures sont réputées être utilisées par les réseaux illégaux. Comme le souligne Le Point ,en coupures de 500 euros, vingt mille euros tiennent dans un paquet de cigarettes.
Les soupçons pourraient donc se porter sur les mafias; mais dans leurs régions d'origine, la Sicile, la Calabre et la Campanie, les versements en coupures de 500 euros sont restés à peu près stables. Ils ont en revanche explosé dans les régions industrielles et exportatrices du Nord: le Trentin-Haut-Adige, l'Émilie-Romagne et la Vénétie. Une raison qui pousserait à privilégier la piste de l'évasion fiscale. Interrogé par La Repubblica, le procureur adjoint de Rome Nello Rossi cite aussi la corruption comme facteur d'explication.
Un changement de législation
Enfin, la législation italienne a joué. Comme les grosses coupures sont souvent utilisées pour blanchir l'argent sale, les gouvernements en encadrent les flux. La Grande-Bretagne a interdit à ses bureaux de change d'accepter ou de fournir des billets de 500 euros. Au Canada, les coupures de 1000 dollars canadiens ont été supprimées. En 2012, l'Italie a interdit les transactions en liquide de plus de 1000 euros entre particuliers. Cette même année, les versements en coupure de 500 euros ont explosé, passant de 4,2 milliards d'euros en 2011 à 10 milliards d'euros en 2012.
Citée par Les Echos ,la Banque centrale italienne, dont viennent les données brutes, invite à ne pas les interpréter telles quelles et rappelle que le boom de ces versements ne «correspond pas forcément à des activités illicites».
osalteccino
le
On connaissait la création monétaire. Là il semble s'agir de génération monétaire spontanée. La Banque centrale italienne devrait citer des exemples qui "ne correspondent pas forcément à des activités illicites".Mais là on ne parle que de l'Italie. On aurait des surprises si l'on s'intéressait à l'Allemagne...
claudius11
le
L'Etat français pourrait faire marcher une planche à billet pour éponger ses déficits mais il ne faut pas en parler à Angela.
ALLO-OU-A-LHUILE
le
Euh, chaque billet étant numéroté, il est très facile de le savoir. Du reste, il y a une procédure visant à contrôler ces flux au sein même de la zone euro, puisque les mises en circulation des billets sont ciblées. Alors cet article est vraiment très étrange...