[Exclusif] La précipitation du gouvernement avait été remarquée. Le 3 avril, le préfet de Lozère, Guillaume Lambert, est mis en examen dans l'affaire Bygmalion et placé sous contrôle judiciaire. Dans les heures qui suivent, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, annonce sa révocation. Et dès le conseil des ministres du 8 avril, un nouveau préfet est nommé dans le département. L'exécutif se justifie: "Dans ce cas de figure, avec notamment un placement sous contrôle judiciaire, il est hors de question de laisser en fonction un préfet", explique un conseiller de Matignon.

Guillaume Lambert fut chef de cabinet de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, puis son directeur de campagne lors de l'élection présidentielle de 2012. Aussi est-il l'un des acteurs clés dans l'affaire Bygmalion, qui lui vaut sa mise en examen. Il a déjà affirmé qu'il n'avait jamais été question pour lui de fausses factures ni d'un maquillage des comptes.

Placé hors cadre, Lambert ne touchera plus ses indemnités de fonction. Mais il continuera de recevoir son traitement de base de préfet -environ 5000 euros.