Enquête internationale: 3,4 millions de personnes expulsées par la Banque mondiale


Ce fut le cas à Lagos (Nigeria), mais aussi à Jale, sur la côte albanaise, ou encore en Éthiopie, où l’on parle même de sept morts.
De plus, alors que la Banque mondiale prévoit, dans son règlement, de veiller à ce que les gens soient relogés ou dédommagés lorsque les projets qu’ils financent nécessitent certaines expulsions, cette enquête internationale démontre que les processus de contrôle de la Banque sont plutôt faiblards, et que de nombreuses communautés vulnérables n’ont jamais été indemnisées ou relogées.
On aurait pu « en faire plus »
De nombreuses plaintes ont été déposées contre le prêteur (la Banque mondiale) et les pratiques des emprunteurs. Conscients du problème, les responsables de la banque se sont engagés à réformer leur système pour mieux protéger les citoyens du monde. Et si le nouveau président Kim, médecin de formation, admet que la Banque mondiale aurait pu « en faire plus » pour aider certaines communautés, il se refuse à parler de « faute » en étant associé aux démolitions violentes et forcées.
Sur le terrain, les médiateurs de la banque ne se gênent pourtant pas pour dénoncer les défaillances de l’institution bancaire mondiale – dont la Belgique est membre – comme en témoignent les centaines de personnes interrogées à travers le monde, dans des pays où la Banque mondiale a financé des projets ces dix dernières années (Albanie, Brésil, Éthiopie, Honduras, Ghana, Guatemala, Inde, Kenya, Kosovo, Nigeria, Pérou, Serbie, Sud-Soudan, Ouganda).
Cette nouvelle enquête a été menée par plus de 50 journalistes, associant le Huffington Post et l’ICIJ, ce consortium international de journalistes d’investigation dont fait partie Le Soir, notamment à l’origine des révélations LuxLeaks et SwissLeaks.