Est-ce une fausse alerte, comme les autorités l’espèrent ardemment, ou le premier cas de contamination dans notre région imputable à la bactérie xylella fastidiosa qui a déjà détruit des milliers d’oliviers dans la région transalpine des Pouilles?
Inquiet, un oléiculteur des environs de Nice a appelé vendredi matin la chambre d’agriculture. Il lui a signalé que des oliviers en pot, achetés quelques mois plus tôt en Italie, dépérissaient de manière anormale.
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La faute à la terrible bactérie transmise par de minuscules insectes et capable d’anéantir près de deux cents végétaux, dont l’olivier, le mimosa, les lauriers roses et l’ensemble des agrumes?
Dans le doute, la chambre a pris toutes les précautions. Son vice-président, Jean-Philippe Frère, a d’abord conseillé à l’oléiculteur de couvrir les plants suspects avec des bâches en plastique afin d’éviter une éventuelle propagation par l’intermédiaire d’insectes.
Puis la chambre a dépêché sur place un technicien, qui a effectué des prélèvements qui devaient être acheminés par voie aérienne dans un laboratoire spécialisé de Nantes.
Les résultats ne devraient pas être connus avant le début de la semaine prochaine.
Des moyens insuffisants?
Mercredi dernier à Rungis, la découverte de xylella sur un plant de caféier en provenance d’Amérique Centrale a mis en émoi les milieux agricoles.
"La menace se précise", soupire Jean-Philippe Frère. "Si la bactérie est à Rungis, elle peut atteindre à tout moment les Alpes-Maritimes, chez l’oléiculteur qui nous a alertés ou ailleurs."
La France a pris des mesures de protection. De manière unilatérale, elle a interdit l’importation d’Italie d’une série de végétaux, suscitant la colère de nos voisins qui dénoncent une "mesure inopportune".
Sans remettre en cause la décision française, Jean-Philippe Frère comprend la réaction italienne.
"Il faudrait aider nos voisins sur le plan humain et financier afin de réduire au plus vite le foyer des Pouilles. Contre xylella, il n’existe aucun traitement curatif. La seule manière efficace de la contenir, c’est la rapidité d’intervention".
Jeudi prochain, la chambre va réunir les oléiculteurs azuréens en présence de représentants de l’État. Elle estime que les moyens sont insuffisants et réclame la mise en place d’un numéro vert.
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